Un court-circuit serait à l'origine d'un incendie dans l'une des deux pompes géantes de refoulement. Deux ingénieurs se disent être arbitrairement relevés de leurs fonctions pour négligences professionnelles fictives. L'incident, ou plutôt «l'incendie», survenu le 23 juin dernier à 6h55 à la station de pompage de douar El Bidi, ne semble pas avoir livré tous ses secrets. D'après les informations diluées au compte-gouttes, un court-circuit serait à l'origine du déclenchement de cet incendie qui s'est déclaré dans l'une des deux pompes géantes de refoulement. Selon des témoins oculaires qui ont requis l'anonymat, d'épais écrans de fumée se dégageaient de l'installation abritant les unités de pompage. Paradoxalement, le système automatique anti-incendie ne s'est pas déclenché. La pompe appelée G2 a été sérieusement endommagée, et sa remise en service nécessite au moins 6 mois. Des sources concordantes affirment que «les renforts de la Protection civile ont mis de longues heures pour venir à bout du sinistre», contrairement aux responsables d'Alstom qui tentent de minimiser l'ampleur des dégâts et évacuent la thèse de l'incendie. Mais voilà qu'une toute autre version des faits, éventée par les deux ingénieurs se disant être «arbitrairement relevés de leurs fonctions pour négligences professionnelles fictives», refait surface. Cette dernière version comporte beaucoup de non-dits. Khelil Zouaghi et Hafid Boukemara, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, auxquels il a été surtout reproché de n'avoir pas mentionné sur le cahier des événements l'alarme «masse stator», reviennent à la charge, martelant qu'il y a eu bel et bien un incendie au niveau du moteur (partie électrique) abrité dans une chambre étanche. «Nous sommes les boucs émissaires dans ce scénario machiavélique qui ne dit pas son nom, car, comme nous l'avons signalé au directeur de la maintenance, des gens ont peur qu'on divulgue l'information relative au système de protection anti-incendie, qui était mystérieusement mis hors d'état de service au moment où l'incendie s'est déclaré à la pompe G2», tonnent-ils. Auquel cas, la négligence serait d'une extrême gravité, s'agissant d'une des deux méga pompes de refoulement et d'un équipement qui est le cœur battant de l'ensemble du transfert hydraulique. S'insurgeant contre certains écrits de presse, inspirés des déclarations des officiels, qui démentent la survenance de l'incendie, les ingénieurs Zouaghi et Boukemara interpellent la tutelle sur la nécessité d'une enquête approfondie. «Notre licenciement abusif, depuis le 26 juillet, n'est qu'un subterfuge masquant les desseins malveillants de parties occultes qui redoutent que les responsables d'Alstom hydro-France, chargés du suivi et de l'exploitation de la station de pompage, soient mouillés». Pour mieux étayer la thèse de l'incendie, les deux mis en cause précisent: «Le système de protection par injection du CO2 dans l'enceinte moteur de la pompe est autonome et commun aux deux pompes. Son déclenchement se fait automatiquement par détection du moindre feu dans l'enceinte moteur. Or, si ledit système de protection anti-incendie était effectivement opérationnel, comment expliquer alors l'incendie du 23 juin ?»