Il semblerait que le système de prévention des risques à la station de pompage de Douar El-Bidi ne fonctionne pas normalement. Aussi, cette méga-station, une fierté nationale, serait exposée à des risques majeurs qui pourraient la mettre tout simplement hors d'état de fonctionner bien plutôt que prévu, et provoquer une véritable catastrophe tant écologique qu'humaine. Les révélations faites tout récemment à ce sujet par des spécialistes nationaux donnent franchement froid au dos. “Les pompes géantes de refoulement de la station de Douar El-Bidi, les plus grandes en Algérie, pourraient bien vivre une cinquantaine d'années, voire davantage, si elles étaient correctement et régulièrement entretenues. Or, en moins d'une année et demie de service, faute de maintenance et de réflexes de prévention des risques, elles sont tombées en panne à deux reprises. Et quelle panne ! La pompe calcinée par l'incendie du 23 juin dernier, la G2 en l'occurrence, exigerait au moins une année de travaux de réparation pour qu'elle soit remise en état !” expliquera l'un de nos interlocuteurs. Le même laisser-aller est constaté dans l'entretien et la maintenance des transformateurs électriques, au nombre de quatre. Selon nos sources, ces transformateurs, d'une puissance de 220 000 volts, n'ont pas été vidangés depuis longtemps, ce qui signifie, en plus clair, que l'huile de refroidissement contenue dans ces appareils ne répond plus aux normes de qualité et de sécurité requises. “Dans l'état actuel des choses, ces transformateurs constituent un vrai danger pour toute la chaîne d'énergie de la station et pourraient bien occasionner des incendies à n'importe quel moment”, nous explique-t-on. Par ailleurs, nos interlocuteurs affirment que les opérations d'étalonnage des capteurs de signaux de température, de tension électrique, de pression et de débit des liquides dans les différents réseaux, sont occultées depuis des lustres, ce qui donne parfois aux opérateurs, affirme-t-on, des informations erronées sur la réalité de la tension dans les câbles de transport électrique, la pression dans les conduite de transport d'eau... Des anomalies sont, par ailleurs, constatées dans le système de démarrage de la pompe de refoulement. Notre source soutient que ledit système est loin d'être réglé comme il se doit, dans la mesure où, parfois, la pompe ne se met en marche, selon les mêmes affirmations, qu'après deux, voire trois tentatives. Pour les spécialistes, chaque tentative de démarrage ratée constitue une incidence sur la durée de vie de la pompe. “Tout moteur possède un nombre défini de mise en marche. Aussi, chaque tentative de démarrage ratée, c'est un peu de la durée de vie du moteur qui s'en va”, précise-t-on. Bref, la situation qui prévaut au niveau de la station de pompage de Douar El-Bidi, un fleuron du secteur de l'hydraulique, n'est pas évidente pour faire l'affaire du fameux transfert de Beni Haroun qui est appelé, à long terme, à alimenter plus de six millions d'Algériens en eau potable et pour l'irrigation. Aussi, une reprise en main de la situation dans les plus brefs délais est plus qu'impérieuse à l'heure qu'il est.