Il suffit de contourner une clôture qui fait face à la RN11, du côté nord, pour pénétrer dans le cimetière chrétien qui se trouve dans un état de dégradation avancé. Des amas d'ordures ménagères et de gravats s'amoncellent dans la partie ouest de l'ancienne ville de Cherchell. A l'entrée du cimetière chrétien, une cabane partiellement détruite dégage des odeurs nauséabondes. A l'intérieur, il est impossible de faire un pas sans marcher sur des excréments. L'espace où reposent les morts est « labouré ». On a fait table rase des tombes. Il reste quand même des morceaux de marbre qui portent des inscriptions en hébreu. Des herbes sauvages envahissent les lieux. Les derniers vents violents ont fait plier les arbres et leurs branches sèches couvrent complètement ces tombes. Des canettes et des bouteilles de boissons alcoolisées jonchent les lieux. On devine le genre de gens qui le fréquentent. Les caveaux sont dans un état lamentable, s'ils ne sont pas détruits. Une colonne érigée au milieu de ce cimetière se dresse devant notre regard. Elle a résisté au vandalisme. A l'intérieur des rares caveaux pas encore vidés de leurs « habitants », des cercueils ouverts où y voit des squelettes. Des images qui donnent des frissons. Des plaques de marbre portant les noms des familles de confession chrétienne traînent ici et là. Impossible d'identifier les tombes ou plutôt ces « trous ». Des constructions ont vu le jour au début des années 1990 juste à côté de ce cimetière. La volaille erre parmi les sépultures. Le consul général de France s'est rendu en ce début d'année dans ce cimetière. Les autorités ont effectué un léger lifting à l'entrée « officielle » du cimetière. Protocole exige. C'est la manière habituelle, dans la wilaya de Tipaza, de dissimuler la réalité. Il n'y a point de respect pour les morts.