De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche En plus des odeurs nauséabondes qui se dégagent et empestent, empoisonnant la vie des citoyens, plusieurs quartiers, en plein centre-ville du chef-lieu de la wilaya de Bouira, deviennent de véritables bourbiers aux moindres averses. Dans une autre partie, ce sont les constructions illicites, les chantiers de particuliers et les habitations non achevées qui choquent les regards et enlaidissent l'environnement. En même temps, les habitants des différents quartiers s'interrogent sur ces travaux d'aménagement lancés depuis 2008, qui ne cessent de s'étendre et de s'éterniser, empêchant la concrétisation du nouveau visage que les autorités veulent donner au chef-lieu de wilaya. La triste étiquette de cité sale colle à la peau de la ville de Bouira. Ses habitants sont unanimes à dire que cette ville, chef-lieu de wilaya depuis 1974, ressemble plus à un grand village qu'à un réel Chef lieu de wilaya. Cette agglomération a pris avec le temps de l'ampleur, passant d'un centre urbain bâti autour d'une grande artère où la bâtisse imposante de la mairie, le square, le Monument aux morts...étaient des repères et des lieux de rencontre pour les centaines d'habitants qui se connaissent tous les uns les autres, à une ville avec des lots de logements éparpillés sur des kilomètres à la ronde. Actuellement la ville est divisée en deux parties distinctes, l'ancienne et la nouvelle ville. Les nostalgiques et vieux habitants de la région préfèrent l'ancienne ville qui rappelle à chacun sa jeunesse et son passé. En été comme en hiver, le quotidien est dur. Abusant des terres plates qui l'entourent, les concepteurs de la ville ont clairsemé les diverses cités qui à ce jour sont identifiées par des chiffres, les 200 logements, les 250, les 1 100, les 166... Aucun plan d'urbanisation n'a prévu des boulevards, des artères dignes d'une ville d'avenir. Cette façon de voir a fait qu'aujourd'hui aucun budget ne peut suffire à aménager convenablement la ville qui s'est retrouvée dans un état de délabrement avancé, en hiver comme en été. Si ce n'est pas la boue, c'est la poussière qui salit le quotidien de ses habitants. Face à cette situation, les responsables sont amenés à procéder à des rectifications et à des corrections, s'ils trouvent les budgets supplémentaires nécessaires. Des sommes colossales sont annuellement consenties pour améliorer la situation, mais en vain les citoyens ne voient rien venir de concret. Les routes sont en majorité impraticables, si l'on excepte les axes importants qui traversent la ville d'est en ouest et du nord au sud. Plusieurs quartiers en plein centre-ville deviennent des bourbiers à la moindre averse. Là aussi une remarque pertinente, un quartier comme Draa El Bordj occupé en majorité de cadres et de responsables bénéficie à chaque fois d'enveloppes consistantes pour son aménagement. Actuellement cette partie de la ville est un grand chantier alors que d'autres parties plus touchées subissent la boue et la saleté. Certes les études du POS, PDAU existent, mais les projets tardent à se concrétiser. Sur le plan du ramassage des ordures ménagères, bien que les équipes d'éboueurs ne cessent de sillonner la ville, de jour comme de nuit, et que des entreprises créées dans le cadre du programme Blanche Algérie aient été installées et travaillent en permanence, la ville de Bouira offre toujours cette image d'une ville hideuse et sale. La bidonvilisation de certains quartiers a rendu quelques endroits inaccessibles aux agents communaux ce qui a engendré la prolifération de décharges sauvages infestées de petits rongeurs, des insectes nuisibles à la faveur de la chaleur et par manque d'hygiène, et favorise l'apparition des maladies. Un état de fait qui nécessite, selon des responsables locaux, des moyens financiers colossaux et une contribution effective des citoyens. D'aucuns, surtout parmi les élus et même des responsables, imputent cette situation d'insalubrité de la ville à l'incivisme du citoyen. Un raccourci vite trouvé qui permet de dégager la responsabilité des autorités quant à cet état. Cependant, malgré une part de vérité dans ce constat, la responsabilité des pouvoirs publics reste entière. A commencer par les points névralgiques qui sont légion dans la ville. Des points laissés à l'abandon et qui deviennent des endroits idéaux pour l'amoncellement des détritus et autres déchets. Nous voulons parler des cages d'escaliers et des caves de certains bâtiments de l'OPGI qui reçoivent «en toute quiétude» les amas d'ordures et autres sachets noirs que les vents font échouer dans des endroits qui échappent à la vue et donc, ne paraissant pas gênants pour être nettoyés. C'est le cas par exemple de la cité les Eucalyptus située au sud de la ville de Bouira. Des blocs où résident paradoxalement plusieurs directeurs d'exécutif de la wilaya et qui sont construits en surélevé, créant de l'autre côté de la façade principale, des décharges à ciel ouvert.