On ne retient malheureusement pas les leçons du passé. Les intempéries, en Algérie, sèment toujours la mort et la désolation. La moindre petite pluie est suivie de pertes humaines, de dégâts matériels et de désagréments pour la population. Les fortes précipitations de ce week-end, premières du genre depuis le début de l'automne, n'ont pas été sans conséquences désastreuses. Sept personnes ont trouvé la mort. A Djelfa, une voiture a été emportée par les eaux d'un oued en crue et, selon la Protection civile, les cinq occupants ont été tués. Deux autres victimes ont été enregistrées à Alger et Boumerdès, selon la Protection civile. A l'est, à l'ouest et au centre du pays, plusieurs accidents de la circulation ont été signalés ; des réseaux routiers ont été coupés à la circulation et des habitations se sont effondrées. En l'espace d'une heure, certaines ruelles de plusieurs villes du pays donnaient l'impression d'être englouties sous les eaux qui avaient envahi les chaussées et les trottoirs. Cette situation chaotique se répète chaque année et elle aurait pu être désastreuse au vu des avaloirs obstrués. Ces pluies diluviennes ont encore une fois dévoilé les tares des autorités locales. Il est ainsi déplorable de constater que les opérations de curage des avaloirs et de nettoyage des conduites principales, rigoles et autres réseaux n'ont pas été faites à temps, comme cela se passe dans tous les pays qui se respectent. Résultat : l'eau des fortes pluies d'avant-hier n'a pu être résorbée. Face à cette situation désastreuse, les agents de la Seaal, des travaux publics et de NetCom ont mis, hier, les bouchées doubles pour tenter, dans la précipitation et l'urgence, de nettoyer les avaloirs et les réseaux d'évacuation des eaux pluviales. Ils étaient sur tous les fronts. En plus des avaloirs, il fallait également prendre en charge les nouvelles trémies, comme celles du Hamma ou de Chevalley, qui étaient complètement inondées, rendant mal aisée la circulation. Même décor de désolation à Bordj El Bahri, Alger-Plage et Aïn Taya. Les habitants n'ont pu venir à bout des eaux qui ont envahi maisons et commerces. Pour venir de Aïn Taya vers Alger, les automobilistes ont mis près de deux heures en raison des routes barrées et les agents des services de la DTP envoyés sur place n'ont rien pu faire, car les avaloirs entièrement bouchés n'étaient pas visibles. Même scénario pour rejoindre Alger depuis Blida, où des éboulements se sont ajoutés au lot des désagréments. Les services de la météorologie (ONM) annoncent un temps aussi nuageux pour aujourd'hui avec de fortes pluies, parfois accompagnées de rafales de vent à l'ouest et au centre du pays. Le temps, à l'est du pays, sera peu nuageux, alors que les wilayas de l'intérieur et du Sud, notamment le nord de Béchar, Naâma, Laghouat, Djelfa et Ouargla enregistreront des chutes de pluie. Les températures connaîtront, en outre, une baisse sensible, notamment dans les régions côtières. Selon l'ONM, il est prévu que cette perturbation climatique perdure jusqu'à mercredi. «Après une période relativement longue de chaleur, la levée du blocage atmosphérique, qui s'étendait de l'extrême sud de l'Algérie à l'Europe, a provoqué une perturbation atmosphérique provenant de l'Atlantique», explique l'ONM.