Le monde du travail à l'échelle nationale, que ce soit le secteur économique ou la Fonction publique, dispose de 88 organisations syndicales agréées et en cas de mesure arbitraire contre les travailleurs de ces compagnies, la justice demeure la seule alternative. Sept députés ont interrogé, jeudi en séance plénière consacrée aux questions orales, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, celui du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales ainsi que le Premier ministre. A l'exception des auteurs des questions, le reste des députés n'a pas jugé utile de faire le déplacement à l'hémicycle Zirout Youcef. C'est donc devant une salle pratiquement vide que les représentants du gouvernement ont exposé leur réponse. Tayeb Louh, ministre du Travail, a indiqué, en guise de réponse à une question portant sur la problématique d'absence de représentation syndicale au niveau de certaines sociétés étrangères dans le sud du pays, que le monde du travail à l'échelle nationale, que ce soit le secteur économique ou la Fonction publique, disposait de 88 organisations syndicales agréées et qu'en cas de mesure arbitraire contre les travailleurs de ces compagnies, la justice demeurait la seule alternative. Selon M. Louh, la décision de créer un syndicat relève de la volonté des travailleurs et doit se faire dans le cadre de la loi. Evoquant les opportunités de création d'emplois dans le sud du pays, Louh a fait savoir que certaines sociétés étrangères employaient plus de 55 000 personnes. S'étalant sur la pratique syndicale en Algérie, le ministre a estimé le taux de représentation syndicale entre 19 et 22%, alors qu'en France il ne dépasse pas les 10% et en Allemagne les 26%. La majorité des organisations syndicales des travailleurs salariés, estimées à 33, active dans le secteur de la Fonction publique, alors que dans le secteur économique une seule organisation, l'UGTA en l'occurrence, représente les travailleurs salariés, a-t-il soutenu. Pour ce qui est du projet de code du travail, le ministre a promis qu'il sera prêt avant la fin de l'année. Ce projet, dont la date de mise en œuvre a été annoncée à maintes reprises, comporte, selon le ministre, 700 articles. Ce projet élaboré, selon M. Louh, avec les partenaires sociaux sera un outil de référence unique qui profitera à toutes les parties, notamment le travailleur et l'employeur. S'agissant de la politique de promotion de l'emploi, en évoquant les difficultés rencontrées par les jeunes porteurs de projets au niveau de certaines banques pour bénéficier de prêts destinés à la création de micro-entreprises, M. Louh a promis de s'occuper personnellement de cette question. Sur un autre dossier, un député a interrogé Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, sur «les abus, comme l'introduction de drogues, enregistrés au sein des établissements pénitentiaires et de rééducation, avec la complicité des agents» et «ceux enregistrés par ces agents eux-mêmes». Le ministre a répliqué qu'il ne faut pas émettre des jugements sévères sur la base d'informations propagées par des détenus mis en liberté. «Il existe une inspection générale, présidée par un juge de la Cour suprême qui contrôle en permanence et à l'improviste matin et soir les établissements pénitentiaires et de rééducation», dit-il, qualifiant «d'actes isolés» les abus commis par certains agents des établissements pénitentiaires et de rééducation à l'encontre des prisonniers. «Nous ne fermons jamais les yeux sur ce type d'abus, puisque les auteurs font l'objet d'investigations, d'enquêtes et de sanctions, donc il ne faut pas généraliser et accuser les gens sans aucune preuve», a averti l'orateur.