Dans les territoires palestiniens, l'Aïd a été marqué par une incursion israélienne dans la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée. Cette agression, qui s'est déroulée le premier jour de l'Aïd, s'est soldée par un drame pour un enfant palestinien et sa famille. Alors qu'il brandissait un fusil en plastique, il a été gravement blessé à la tête par des balles de soldats israéliens. Un porte-parole de l'armée d'occupation a qualifié cet incident de regrettable méprise. Il est bien sûr très difficile de croire que des soldats munis de moyens très sophistiqués, opérant un jour de fête où les enfants palestiniens dépensent leur argent pour s'offrir ce genre de jouets dont ils raffolent, ne puissent distinguer un combattant armé d'un enfant de 12 ans portant dans sa main un simple jouet en plastique. Mais ce genre de crime n'est pas le premier et ne sera sûrement pas le dernier. Des centaines d'enfants sont tombés au cours de l'Intifadha d'El Aqsa qui en est actuellement à sa sixième année, les uns sous les décombres de leur maison démolie au cours de bombardements aveugles, les autres qui passaient dans les rues en allant vers leur école, ou même blottis dans les bras de leur papa comme ce fut le cas de l'enfant Mhamad El Dorra, dont la mort au tout début de l'Intifadha a marqué des millions de personnes à travers le monde, qui ont pu voir l'événement à travers les écrans de télévision. Les regrets du porte-parole militaire israélien sonnent faux, sinon le gouvernement israélien n'aurait jamais donné son aval à sa somptueuse armée de l'air d'horrifier des centaines de milliers de ces enfants palestiniens par des bangs insoutenables de ses avions de chasse au-dessus des localités palestiniennes de la bande de Ghaza. Des organisations humanitaires ont lancé une action devant la Cour suprême israélienne mercredi pour réclamer la fin de ces bangs supersoniques, qualifiés de « punition collective ». Les avions israéliens provoquent des bangs supersoniques au-dessus de la bande de Ghaza à toute heure du jour et de la nuit alors qu'ils passent sous le mur du son en survolant les territoires israéliens. Le Dr Eyad Sarraj, un psychiatre de la bande de Ghaza, a expliqué que ces bangs supersoniques ont des effets graves sur les enfants, provoquant anxiété, panique, peur, manque de concentration et problèmes scolaires. Il a aussi noté que le nombre de fausses couches augmentait pendant les périodes intensives de survol. L'armée israélienne utilise ces bangs supersoniques pour effrayer les Palestiniens lors des périodes agitées, les bangs pouvant être assimilés à un tir de missile, et a maintenu cette pratique depuis son retrait de la bande de Ghaza en septembre. Selon les deux organisations qui ont lancé cette action devant la Cour suprême, les « bangs sont une punition collective contre la population civile, et par conséquent illégale » d'après le droit international. le président palestinien a essayé d'apaiser la grande tension qui caractérise la relation israélo-palestinienne, suite à l'attentat suicide commis dans la ville israélienne de Khdera par un militant du Djihad islamique le 26 octobre où 5 Israéliens ont été tués. « Le calme doit être rétabli et que tous les affrontements qui ont éclaté ici et là doivent cesser, ce n'est qu'alors que la situation s'améliorera », a-t-il affirmé. mais le cours des événements montre que c'est Israël qui provoque ces tensions. L'attentat suicide du Djihad est survenu à la suite de l'assassinat de Louai Saâdi, un de ses chefs en Cisjordanie. La série des assassinats ciblés s'est poursuivie la semaine passée à la veille de l'Aïd, où deux chefs locaux des Brigades des martyrs d'El Aqsa du Fatah et des Brigades Ezzeddine El Qassam du Hamas ont été liquidés par des missiles air-sol qui ont pulvérisé leur véhicule, près du camp de Djabalia au nord de Ghaza. il est clair que Sharon préfère cette atmosphère tendue qui lui permet plus facilement de continuer sa politique du fait accompli, sans négocier avec les Palestiniens. Il a réussi à le faire avec son plan de désengagement d'avec les palestiniens, qui a vu le retrait de l'armée israélienne de la bande de Ghaza pour mieux la contrôler de loin, c' est-à-dire par les airs et par la mer. Il tente de poursuivre cette politique en Cisjordanie occupée où il espère tracer la ligne de frontière israélienne qui devrait englober tous les blocs de colonies, la ville sainte d'El Qods et découpera ce qui restera de ce territoire palestinien en trois cantons isolés par le mur de séparation raciste. Alors que la communauté internationale semble avoir déterminé un parti pris en faveur de l'occupant. Seule une résistance farouche mais « intelligente » des palestiniens est capable de freiner ce plan.