L'Intifadha d'El Aqsa, déclenchée le 28 septembre 2000, suite à la visite de l'Esplanade des mosquées, dans la ville sainte d'El Qods par le Premier ministre israélien Ariel Sharon, à l'époque chef de l'opposition, marquée par une lutte inégale entre un peuple presque désarmé et l'une des plus grandes puissances militaires mondiales, entame sa 6e année dans la violence. Au 27 septembre 2005, le nombre des morts a atteint 3891 du côté palestinien et 1060 du côté israélien. 2002 a été l'année la plus meurtrière pour les Palestiniens avec 1189 morts, suivie de l'année 2004 avec 862 morts. 776 du total des morts palestiniens étaient âgés de moins de 18 ans. 29 222 Palestiniens et 6089 Israéliens ont été blessés durant la même période. Selon un bilan du Chabak, le service des renseignements israéliens, 515 israéliens ont été tués et 3428 autres blessés au cours de 144 attentats suicides perpétrés par 161 kamikazes palestiniens. Près de 9000 Palestiniens ont été emprisonnés, dont 350 au cours de la dernière semaine. Près de 4000 maisons palestiniennes, dont celles des kamikazes, ont été rasées par les forces d'occupation, jetant des dizaines de milliers de citoyens innocents dans la rue. Près de 1 225 290 arbres ont été déracinés. A part la violence inouïe qui a caractérisé les 5 années de l'Intifadha, d'autres faits importants doivent être évoqués, dont la construction illégale, selon la Cour internationale de justice de La Haye, du mur de séparation, érigé en Cisjordanie occupée par Israël. Long de près de 750 km, ce mur de séparation raciste annexe de facto à Israël près de la moitié des terres palestiniennes, traçant une ligne de frontière décidée unilatéralement sans aucune concertation avec le côté palestinien. Pas moins de 149 localités palestiniennes habitées par 675 000 personnes ont été directement touchées par le mur. 15 de ces localités avec leurs 44 000 habitants ont été totalement isolées du reste de la Cisjordanie. Israël planifie, par ailleurs, d'isoler par le mur et l'extension de la colonie juive de Maale Adomim la ville sainte d'El Qods de son entourage palestinien .Israël qui l'a occupée lors de la guerre de 1967, considère El Qods comme partie intégrante de sa capitale unifiée. L'économie palestinienne largement tributaire d'Israël a de son côté vécu son lot de malheurs. En plus de la démolition par Israël d'une grande partie de l'infrastructure de base dans les territoires occupés, le pnb palestinien a chute en l'an 2000 de 5,6% par rapport à celui de 1999. En 2001, la chute a été de 11,6%. En 2002, le déclin du pnb a atteint 14,9% par rapport à 1999. Malgré l'amélioration au cours des années 2003, 2004 et 2005 comparé à celui de 1999, le pnb a chuté successivement de 7,7%,5,9% et 1,2%. Enfin, l'événement le plus marquant de cette Intifadha a été la fin de l'occupation militaire directe de la bande de Ghaza. Après 38 ans d'occupation, les colons et l'armée israélienne ont quitté Ghaza dans le cadre du plan de désengagement unilatéral d'avec les Palestiniens, décide par le Premier ministre israélien, Ariel Sharon. Le dernier soldat israélien avait quitté Ghaza le 12 septembre passé. Cette initiative israélienne qui ne visait nullement une relance du plan de paix israélo-palestinien, entamé en 1993 par la signature des accords d'Oslo, a plutôt fait de la bande de Ghaza une grande prison. L'armée israélienne y impose un blocus total. Israël contrôle les airs ainsi que les eaux territoriales. Même les pêcheurs palestiniens sont actuellement interdits de prendre le large. Ces punitions collectives accompagnent l'escalade militaire israélienne survenue avec la fin de la 5e année de l'intifadha. Plusieurs agressions israéliennes ont été notées dans différents endroits des territoires palestiniens à commencer par la bande de Ghaza, depuis le 23 septembre, où plusieurs militants des mouvements radicaux palestiniens ont été tués au cours de raids aériens dans des opérations d'assassinats ciblés qu'Israël avait décidé de suspendre suite aux accords de Charm El Cheikh en Egypte entre le Président Abbas et Sharon. Cette flambée de violence a commencé à la suite de tirs de roquettes artisanales par des militants du Hamas et du Djihad islamique contre la ville de Sderot en territoire israélien. Les mouvements palestiniens avaient justifié ces tirs par l'assassinat de trois cadres du Djihad en Cisjordanie, le 22 septembre, et l'explosion, le 23 septembre, d'une jeep militaire du Hamas au cours d'une parade militaire dans le camp de réfugiés de Djabalia que le mouvement a imputés à Israël. L'armée israélienne a imposé à la bande de Ghaza de nouvelles règles du jeu. Les raids aériens ont été très intenses. Plusieurs objectifs dont des ponts, des bureaux de mouvements palestiniens et même une école ont été littéralement détruits par des bombardiers de type F16. Ce qui a été encore plus effrayant ce sont sûrement les raids fictifs effectués par les F16 à longueur de journée et de nuit au-dessus des agglomérations palestiniennes, causant des dégâts matériels, vitres brisées, portes et fenêtres arrachées. Certains citoyens sont même morts des suites de crises cardiaques. Enfin l'impact sur la santé mentale des enfants est loin d'être négligeable. Ce genre de raids a été suspendu depuis que les mouvements palestiniens ont de nouveau décrété un arrêt des attaques armées à partir de la bande de Ghaza. La médiation américano-égyptienne paraît être la cause directe de cette suspension. Si Ghaza paraît retrouver quelque peu le calme, ces dernières 48 heures, on ne peut dire la même chose pour la Cisjordanie où les incursions israéliennes se sont multipliées. L'armée israélienne qui poursuit son opération militaire débute le 23 septembre appelée « premières pluies » a réussi dans la soirée de jeudi à tuer 3 militants dont le chef des brigades des Martyrs d'El Aqsa, branche armée du Fatah à Jénine. Les deux autres sont des militants du Djihad islamique. Deux autres militants des brigades d'El Aqsa ont été tués tôt vendredi dans le camp de réfugiés de Balata à Naplouse. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné cette « escalade » israélienne qui place le processus de paix « dans une grave impasse ». « Nous condamnons ces actes et appelons Israël à y mettre fin, surtout que tous les mouvements palestiniens se sont engagés à respecter la trêve et à mettre fin au port (public) d'armes », a-t-il ajouté dans des déclarations à la presse à Ramallah. Ainsi, la 5e année de l'intifadha s'est achevée dans la violence qui a marqué aussi le début de sa 6e année. Tout paraît indiquer qu'il en sera de même au moins longtemps encore.