Elles sont en tout cinq femmes à être menacées d'expulsion de Dar Errahma de Aïn Trab, située à 10 km de Bordj Bou Arréridj. «Nous avons été informées par la directrice de l'action sociale de cette décision de nous mettre dans un autre centre sans nos enfants ou tout simplement se retrouver dans la rue», dira une mère célibataire. «La rue, pour nous, signifie le danger et même la mort», ajoute-t-elle. Selon une source de l'action sociale, cet établissement accueille depuis une quinzaine d'années les nécessiteux, les mères célibataires et les vieillards. «On n'a jamais eu de problème avec les mères célibataires. On leur trouve du travail, un logement et, parfois, même un mari. D'ailleurs, c'est la première fois qu'on veut les mettre dehors, alors qu'il faut les comprendre et les aider et non les harceler avec des menaces d'expulsion. En effet, pour ces mère-célibataires se séparer de leurs enfants et aller dans un autre centre, à Bousmaïl, est une souffrance de plus. Pour la direction de l'action sociale, il ne s'agit pas d'expulsion mais d'assainissement d'une situation illégale et injuste.» La loi ne permet pas aux personnes âgées, aux enfants et aux mères célibataires de vivre dans la promiscuité, affirme la directrice de l'action sociale. En plus, cette structure n'offre aucune commodité ni aux personnes âgées, ni aux enfants et encore moins aux femmes en détresse. Selon notre interlocutrice, un centre pour personnes âgées sera bientôt construit; le choix du terrain étant déjà fait. «En ce qui concerne les mères célibataires et leurs enfants, on ne peut pas les garder dans cet établissement. Pour les enfants, il y a à Sétif un établissement spécialisé pour eux. Et pour les mamans, il y a le centre de Bousmaïl. Dans ces centres, il existe, en plus des moyens matériels, un soutien psychologique et un suivi social», a tenu à clarifier la directrice.