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Constat d'un échec
Banlieues françaises
Publié dans El Watan le 06 - 11 - 2005

Les violents affrontements, dont les banlieues parisiennes sont actuellement le théâtre, viennent confirmer encore une fois que les problèmes et la peine de la majorité des immigrés et de la population française issue de l'immigration (magrébine et africaine en particulier) sont toujours là.
Discrimination d'ordre ethnique, culturel, religieux, économique et social, avec tout ce qui en résulte : chômage, marginalisation, échec scolaire et injustice sociale. Leur condition demeure telle qu'elle a toujours été. L'intégration de la plupart de cette population au sein de la société française ne s'est pas encore complètement concrétisée bien que l'on soit à la 3e génération d'immigrés (les petits-enfants de ceux de la 1re génération, voire les arrière petits-enfants), reconnus eux et leurs aînés comme français par la loi. Les diverses entreprises dans ce sens, l'existence d'un Haut-Conseil d'intégration, et l'accès de personnalités issues d'immigration (algériennes surtout) à des hautes responsabilités (secrétaire d'Etat, ministre délégué) n'ont pas rendu non plus cette intégration évidente. Les événements ont débuté comme on le sait désormais par une banale contestation de jeunes en colère à Clichy-sous-Bois au 93 (Seine Saint-Denis). Elle a commencé à être inquiétante, quand elle a pris une envergure caractérisée par la mort de deux jeunes, électrocutés en essayant d'échapper (selon certaines sources) à des policiers qui les poursuivaient, et le lancement d'une bombe lacrymogène (dont personne ne sait ni par qui, ni comment) sur un lieu de prière dans le même quartier durant la prière du tarawih. Les affrontements se sont alors généralisés. Ceux-ci atteignant presque toute la banlieue parisienne sont devenus par la suite une affaire nationale échappant ainsi au ministre de l'Intérieur. Celui-ci est accusé, par certains, d'avoir une part de responsabilité dans ce qui se passe, en ayant jeté de l'huile et de l'eau sur le feu de la crise, tant par sa fermeté exagérée d'un côté, que par un excès « sémantique » et un vocabulaire provoquant de l'autre (« racaille », mot utilisé par Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur français). La classe politique française est unanime à signaler le fait que le problème de l'intégration des Français issus d'immigration n'a jamais été traité de manière à le résoudre radicalement, c'est-à-dire depuis environ 30 ans quand il a commencé à refaire surface au sein de la société française ; ou du moins depuis les événements des Minguettes à Venissieux près de Lyon, semblables en quelque sorte à ceux-là ; suivis par la marche des beurs il y a vingt ans. Signalons au passage que c'est à la même époque que l'accroissement de l'influence de l'extrême droite au sein de la société française a commencé. Or, à chaque fois que l'un des gouvernements successifs est face à une situation d'urgence, il ne traite qu'un côté du problème, sans essayer d'en faire une approche globale et raisonnable. En effet, l'intégration ne saurait se faire avec des lois contradictoires, embarrassantes, déchuant une partie des Français issus de l'immigration de leurs particularités en leur imposant des conditions, des contraintes et des restrictions incompatibles avec les libertés et les droits essentiels, tels entre autres la loi désormais célèbre « interdiction du voile », ou encore les bienfaisances de l'occupation française en Afrique du Nord. Elle ne saurait s'accomplir non plus avec une présence quasi constante de policiers et de CRS dans les quartiers dits sensibles, les banlieues en l'occurrence ; ce qui signifie implicitement que la plupart des jeunes de ces quartiers représentent un « danger potentiel » jusqu'à preuve du contraire. Aussi, l'intégration forcée n'est pas de nature à établir une société pluridimensionnelle, ni attester de sa richesse quoique l'on dise dans ce domaine. L'intégration complète ne se fera pas enfin tant que l'admission aux postes de travail offerts ne se fait pas suivant les compétences, les qualificatifs et le savoir-faire des postulants, mais selon leurs patronymes, noms personnels ou origines. Pour contrer cela, un projet de loi a été tenté il y a peu de temps, imposant aux entreprises offrant l'emploi d'exiger des CV anonymes. Les faits seront malheureusement toujours là pour constater l'échec du modèle républicain d'intégration qui ne répond pas aux transformations produites depuis des décennies tant au niveau local (France) qu'au niveau régional et international et, au delà, celui du système moderniste vu ses contradictions internes. Si les choses sont telles que nous venons de décrire, que seront-elles si l'on ajoute beaucoup d'histoire et peu de géographie ? Beaucoup d'histoire de par les effets des différences (pour ne pas dire contradictions) culturelles et civilisationnelles enregistrés entre la France et les pays d'origines. Peu de géographie de par l'emplacement des quartiers HLM aux périphéries des grandes villes françaises. Ne concluons pas sans signaler la lecture de la presse russe des événements, lecture rapportée par la chaîne d'information LCI selon laquelle ces affrontements sont l'œuvre de bandits arabes qui règlent leurs comptes avec les autorités françaises ! Sans oublier aussi que l'on commence maintenant à parler officiellement en France de troubles organisés et prémédités, ce qui mène à lier ces événements à la conjoncture internationale d'un côté et avec le passé colonial de la France de l'autre. Ô intégration tant désirée par les uns que par les autres, ô combien difficile de par les exigences des uns et les résistances des autres !

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