Après l'Algérie en décembre 2009, l'association Aflam de Marseille propose cette année de découvrir une exceptionnelle rétrospective du cinéma libanais à Marseille et des villes aux alentours du 19 octobre au 20 novembre. Comme pour l'Algérie l'année dernière, cette occasion est unique de voir autant de films réunis, pas moins de 36 productions. Ce panorama passera par Youssef Chahine qui tourna au Liban en 1965 Le vendeur de bagues (1965), adaptation de l'une des nombreuses comédies musicales des frères Rahbani, interprétée par Fairouz. Le cinéma tournera ensuite autour des années 70, avec Maroun Baghdadi, dont deux films rares sont présentés : Beyrouth ô Beyrouth (1975) et Petites guerres (1982). Avec la guerre civile, le Liban perd très vite sa réputation de «Suisse du Moyen-Orient». Le cinéma s'en fait l'écho et oublie cette insouciance libanaise. Jusqu'à aujourd'hui encore, il reste marqué par la permanence des nombreux conflits armés, de la crise palestinienne à la guerre civile jusqu'aux crises régionales sur fond de conflit israélo-arabe, mais aussi du mal être et de l'envie de vivre. Enfin, fait remarquable aujourd'hui, les femmes cinéastes sont très nombreuses au Liban. Elles ont réalisé près de la moitié des films proposés lors de ce cycle, à commencer par Jocelyne Saab, réalisatrice pionnière, invitée spéciale. Les films les plus récents seront ceux de trois réalisateurs invités : Beyrouth Fantôme (1998) de Ghassan Salhab, The one man village (2008) de Simon El Habre, et Chou sar ? (2010) de Eid de Gaulle. L'Algérie, à l'honneur l'an dernier, aura un lien avec ce programme libanais. Ainsi, l'association Aflam a présenté, à Beyrouth le 19 septembre le film Nahla (1979) de Farouk Beloufa durant le Festival Ayam Beirut Al Cinema'iya 2010 en présence du réalisateur. Selon les animateurs d'Aflam, ce grand film algérien n'avait jamais été montré publiquement au Liban alors qu'il y a été tourné dans sa totalité. Enfin, toujours en relation avec l'Algérie, Amina Zoubir, jeune artiste algéroise, a été accueillie en résidence à «vidéochroniques» jusqu'au 15 octobre en vue de travailler sur quelques-uns de ses projets vidéo en cours. Cette résidence avait initialement été programmée dans le cadre d'un partenariat avec AFLAM, en écho à la manifestation «Cinéma(s) d'Algérie». Diplômée de l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger, et titulaire d'un Master «Théorie et pratique de l'Art contemporain et des nouveaux médias», elle est actuellement doctorante à l'Université de Paris 8.