Au même titre que la plupart des 64 carrières réparties à travers neuf communes de la wilaya de Constantine, la carrière de granulats de Kef Salah serait également dans la ligne de mire de la direction de l'environnement. Composée de représentants de la direction de l'environnement, de la protection civile et de l'énergie et des mines, une commission mixte a été chargée par cette institution d'évaluer les degrés de pollution, générés par cette carrière située dans la commune de Hamma Bouziane. A l'instar des injonctions données aux autres grandes carrières de la wilaya de Constantine, la carrière de granulats de Kef Salah devra se conformer aux nouvelles règles d'exploitation, notamment l'utilisation d'outils de forage équipés d'un système de dépoussiérage, l'intégration dans son plan d'exploitation des préoccupations liées aux conditions météorologiques, notamment la direction et la force des vents. Un cahier des charges qui fera également obligation aux exploitants de la carrière d'arroser par temps sec le site afin d'agglomérer les poussières au sol, de mettre en place de filtres visant à minimiser le dégagement des poussières et enfin de procéder aux opérations de capotage des installations les plus productrices de poussière. Les nuisances de la cimenterie Après une longue période de laxisme suivie de tergiversations, de faux semblants et de dialogues de sourds entre responsables de la cimenterie Djouad Tahar de Hamma Bouziane et les institutions chargées d'évaluer les impacts des dégagements de poussière et autres nuisances sur la santé publique et l'environnement, il semble aujourd'hui que le problème soit pris très au sérieux. Et en particulier au niveau de la direction de l'environnement de la wilaya de Constantine où l'on manifeste de fermes intentions de modifier le cours des événements et de faire de ce dossier une priorité, seule alternative pour améliorer la qualité de l'air dans cette région affectée, semble-t-il, par une prolifération des allergies respiratoires et une dégradation des parcelles agricoles environnantes. Toutefois, même si ce dossier sensible est pris à bras-le-corps par une direction de l'environnement placée en première ligne de ce combat, il est difficile sinon impossible en l'état actuel des choses de disposer d'un bilan chiffré permettant d'évaluer avec exactitude les effets pernicieux induits par les polluants dégagés par les cheminées de cette cimenterie. Dans ce contexte particulier, les écolos de tous bords stigmatisent surtout l'absence de capteurs susceptibles de livrer au quotidien le niveau de nuisance des polluants émis dans l'atmosphère et, par voie de conséquence, d'en évaluer les effets pervers sur la santé du citoyen et sur les terres agricoles. Mis au pied du mur malgré l'absence d'un bilan chiffré, on se rappelle que le groupe ERCE représenté par la cimenterie de Hamma Bouziane a fini par signer en 2002 avec le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement un contrat de performance dans lequel a été expressément précisé un train de mesures visant à la dépollution et à la protection de l'environnement de cette cimenterie. Dans ce canevas, signale la direction de l'environnement, la mise en œuvre d'un certain nombre d'actions témoigne de la bonne volonté manifestée par le groupe ERCE, entre autres la mise en œuvre d'un audit environnemental et d'un dispositif d'autocontrôle et d'autosurveillance, la création d'une cellule environnemental composée d'ingénieurs et de cadres de l'entreprise, la formation et la sensibilisation du personnel, le recensement des sources de pollution et des produits toxiques ainsi que l'aménagement d'aires de stockage répondant aux normes en vigueur. En matière de traitement et de recyclage des rejets de poussière, on souligne que des filtres performants ont été placés afin de diminuer le niveau des polluants émis dans l'atmosphère. Par ailleurs, le groupe ERCE s'est engagé, selon la direction de l'environnement, à apporter dans le cadre d'une action en cours de négociation des modifications au système de refroidissement de la tour de conditionnement, ce qui constituera pour les défenseurs de l'environnement un succès sans précédent. Tout comme l'engagement pris par le groupe ERCE de mettre en place un dispositif d'autosurveillance et d'autocontrôle des équipements antipollution, à l'instar de l'installation d'un analyseur au niveau de la cheminée. Parmi les autres actions importantes que les plus hauts responsables de l'entreprise se sont engagés à réaliser à brève échéance, on notera l'élaboration d'un audit énergétique, le remplacement de deux électrofiltres par deux filtres dits à marche, le renouvellement des suceuses fixes et mobiles et la rénovation du réseau des eaux industrielles.
