Les imputations qui sont portées aux Israéliens de tromper dans des massacres, tels, en particulier, ceux d'Algérie durant la décennie 1990, ne sont plus pour ainsi dire infondées (15). C'est donc exprès que les échecs cuisants des Arabes et musulmans dans tous les domaines, les incohérences et autres paradoxes, la plongée dans la spirale de la violence... sont strictement attribués à leurs incompétences et barbaries décrétées innées, alors qu'ils participent davantage aux stratagèmes de leurs prédateurs - d'obédiences multiples - redoutablement retors. A telle enseigne que le char des Etats arabes soit inlassablement entraîné par un irrésistible cheval de Troie, ce n'est pas imaginé (16) ! La diversion, la duplicité, la propagande... seraient alors causes d'une partie non négligeable de leur calvaire. En définitive qu'aujourd'hui en Irak et dans les pays où l'islamisme intégriste y est pressenti comme source de danger soient montées ces officines tant redoutées, il n'existe aucun doute (17). Et qualifier la situation « irako-GMO » de l'arbre cachant la forêt (en fait il s'agit de toute une jungle) ce n'est pas excessif. Seulement reconnaître que ce par quoi est assailli aujourd'hui le monde arabo-musulman n'est pas inédit, qu'il lui est quasiment interdit d'innover pour son répit - qui tarde à venir - ce sont là des truismes qui n'avancent cette communauté nulle part. Pourtant malgré cette immense ingénierie qui besogne à la sape de ses fondements (18), la situation générale est telle que le monde arabo-musulman est en veine de saisir cette sorte de chance qui a visité, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Etats belligérants vaincus et délivrés du nazisme. Oui, tout à fait, les Arabes et les musulmans peuvent escompter une sortie du pétrin et rompre avec cette fatalité récurrente... A condition de parvenir à fusionner avec les démocraties dans le mondialisme recherché... Evidemment, pour ce faire, ils devront au préalable neutraliser leurs redoutables attentistes, égoïstes au plus haut degré, qui servent d'interface à leurs destructeurs. Mais sans doute plus encore leur faudra-t-il trouver et tenir ses brides pour progresser dans la géographie que la marche forcée de l'Oncle Sam et le réveil de Bouddha ont, en tsunamis, jonchée de récifs sulfureux. Si l'espérance reste leur fil conducteur, la reconnaissance des pièges et défis est nécessaire pour les préserver de s'y échouer - encore et cette fois-ci sans doute pour le bon. Car même s'il n'est pas simple de le distinguer dans ce tohu-bohu complètement hérétique, les Etats-Unis ont sûrement perdu le goût de continuer leurs « bonnes œuvres ». Libérer les pays à la traîne de l'utopie de l'avènement du socialisme mythique ou des tyrannies qui les infestent à coups de force et « d'oracles » mesquins, paraît même contraire à leurs intérêts et philosophie. Sachant que l'ex-URSS s'est effondrée à l'épreuve de la perestroïka/glasnost, pas à la suite d'une déflagration, la probabilité, qu'eux les USA succombent à l'ordalie de la mondialisation/globalisation est forte. Qu'eux les superpuissants, par un effet des plus pervers soient placidement absorbés par la déferlante jaune et ses remous, ça n'est pas exclu. Et c'est sûrement ce qu'escomptent les opportunistes de tous bords. Qui estiment que le déclin de la superpuissance, arrogante, a commencé et qui le lui font sentir (19). Qui considèrent que l'hégémonie globale, tout à fait tangible après l'effondrement de l'empire soviétique et la chute du Mur de Berlin, en raison de son installation brutale, précipitée ... ne peut pas perdurer pleine et stable dès lors qu'une grande partie de l'Asie, berceau de la stratégie, légendairement irréductible, quoique pacifiée, demeure aliénée. Pour juger du bien-fondé de cette opinion, il suffit de tenir le raisonnement suivant. Si les USA, qui sont le messager des libertés, ont, en assurant le triomphe de l'économie capitaliste dans la plus grande partie du globe, consommé la fin de l'empire communiste et instauré le leur et si, comme cela a été toujours le cas, les artisans des dénouements impériaux -qui s'opèrent ans tous les cas de l'intérieur - ce sont les prolétaires - ce qui s'est produit effectivement dans les Empires romain, ottoman - alors la victoire des travailleurs asiatiques (les délocalisations ne sont-elles pas un « butin » ?), atteste que l'Oncle Sam est sur le déclin et son ère impériale révolue (20). Comment vont donc se comporter les empereurs frustrés, secoués par la situation soudaine qu'ils ont concouru à créer, privés du leasdership absolu impossible, et désormais inexorablement mus par la libération des réflexes primaires de destructivité dû à la poussée de gigantisme chez tout titan expansif (Fukuyama et Huntington ont leur propre interprétation de ce mal et de son remède) ? Evidemment s'engager sur les pas de leurs prédécesseurs impériaux ! Dans le niveau monde, déclaré sauf des calamités de l'apartheid et du communisme, délivré du nazisme et du facisme ... où ne subsistent plus de menées impérialistes que l'aventurisme colonialiste, sélectivement épargné par tous les triomphes des libertés (son étrange apologie dans les programmes scolaires de ses nostalgiques augure de l'immuabilité de son destin (21), les puissants de ce monde n'ont plus de choix sinon « asservir » les peuples qu'ils disent vouloir émanciper. Cette supposition n'est hélas pas insensée. Elle est justifiée par les manœuvres de l'initiative du GMO - ce beau et grandiose projet de faire de l'aberrante strate arabo-musulmane une aire de paix et de prospérité - qui agissent désormais à contresens. Car en effet comment interpréter la « formation » des parlementaires arabes dont l'élection est décriée frauduleuse par les Etasuniens eux-mêmes ? Ce revirement brusque et irrationnel rappelle l'attitude des colonialistes qui, au prétexte de « civiliser » les autochtones, leur inculquaient les rudiments du « Code de l'indigénat » (22) discriminatif. N'est-ce pas qu'en accordant du crédit à la « spécificité arabe », qui cultive le déni des droits élémentaires, c'est simplement garantir le retour en force de ce code honteux ? Que faut-il comprendre par la représentation copieuse dans des institutions internationales démocratiques de personnes taxées d'esbroufeurs de régimes inamovibles tyranniques, voyous, corrompus ? Figuration, à la tonalité inouïe, elle a assurément pour rôle de souscrire au détournement des capitaux tirés des ressources de ces pays fragilisés par leurs fétus gouvernants tutélaires (23). Plus inquiétant encore ! Dans la nouvelle ère dont la mondialisation/globalement préfigure l'entrée, où les tribus de l'hémisphère sud, sans cesse jugées colonisables à outrance, courent le risque extrême des victimes sacrificielles, les islamistes (articles spécifiques des systèmes iniques), après avoir servi notablement contre le communisme, ont tout l'air d'être soigneusement conservés, gravés, pourquoi ? Pour le choc ultime des cultures tant annoncé (24) ? Voilà donc l'écueil qui gère les Arabes et les musulmans très spécialement. Et si finalement il y a entrave à leur démocratie, ce n'est donc pas du simple fait exclusif de l'archaïsme de leur société ! Existe-t-il alors une autre recette pour eux afin d'échapper à ces « chinoiseries » hormis celle de trancher vivement le nœud gordien par lequel les soumettent les fantoches qui l'ont noué et que les marionnettistes n'arrêtent pas de compliquer cyniquement ? Nous voulons dire ces lois fondamentales indigentes et indigestes, legs coloniaux, qui déchirent leur société et les empêchent de s'autodéterminer effectivement. Qui les étouffent. Qui les apprêtent à la guerre civile. Qui font des zones qu'ils occupent d'affreux pourrissoirs. Avant qu'il leur soit interdit irrémédiablement (comme c'est dans l'air), à défaut de concevoir une constitution valorisante, les Arabes et les musulamns peuvent « se conformer » à la réglementation qui a, en plus du mérite d'avoir vêtu de savoirs, de cultures et de justice la plupart des citoyens du monde d'aujourd'hui, la vertu de les préserver des prétextes de la prédation manifeste des ingrats qui en furent nourris et grandis et qui s'en détournent inconsidérablement maintenant. Nous voulons dire les textes de loi de l'Oncle sam (25). Ainsi seulement les Arabes et les musulmans seront soustraits à la « démocratie imposée du dehors », une autre figure spéculaire du colonialisme (une de plus, sombre copie de « codes de couleurs » (26) ; ils s'épargneront la chasse aux sorcières, se délivreront de l'oppressante ambiguïté de leurs meneurs ... Quand au champion qui accomplira pour lui-même ce geste auguste qui a la trempe du coup d'épée d'Alexandre le Grand, c'est par ce coup-là que l'Occident et l'Orient seront unifiés dans une « fin de l'histoire » non dramatique. Ce ne sera jamais par le terrorisme et la lutte qu'il entraîne, qui sont des gangsérismes exécrables ! Notes de renvoi : 15) Il faut rappeler que l'Algérie fait partie des Etats du « front du refus » englobant la Libye, la Syrie et l'Irak qui se considèrent toujours en guerre contre l'Etat hébreu, depuis la guerre des six jours. Cela peut notamment blanchir les incursions-actions (relevant de la division Metsada) dans les territoires de ces pays. Une question cruciale est : comment la chute des talibans en Afghanistan a-t-elle entraîné le retrait précipité du terrorisme en Algérie ? 16) On ne comptera jamais assez les coups des nostalgiques de l'Algérie française, des deux côtés de la rive méditerranéenne. 17) C'est navrant, écœurant de voir des souverains arabes se réjouir de telles situations. En 1993, Hassan II déclarait : « L'Algérie est le laboratoire marocain », alors que des Algériens innocents étaient emportés par grappes dans la spirale de la violence homicide. 18) Qu'est-ce qui fait que toute proposition émanant d'Israël, du Quartette (USA, Russie, UE, ONU) ou d'un clan arabe pour révéler le différend qui existe entre Israéliens et Arabes est immédiatement rejeté par ces derniers, pour être plus tard, acceptée ? Depuis celle de « la reconnaissance de l'Etat hébreu contre son retour aux frontières d'avant la guerre des six jours » (formulée par le président tunisien Habib Bourguiba), jusqu'à la « normalisation » des relations qui doit se faire au « cas par cas », c'est l'éternel retour à la case départ. Ce qu'a exigé Israël en dernier (l'acte de normalisation ne sera pas « collectif ») est défendu à Alger, lors du 17e Sommet de la ligue arabe de mars 2005, avec cette autocritique : « Nous, dirigeants arabes, devons faire montre de maturité », quel constat ! 19) Par la voie des analystes et experts de tous bords. 20) Les entreprises chinoises et indiennes sont de plus en plus performantes et concurrentielles ; elles reprennent le flambeau du capitalisme. 21) Quoique la loi française parlementaire du 23 février 2005 ait cette signification : « L'initiative du GMO, c'est ce que nous Français avons entrepris en Algérie pendant un siècle et trente ans ! », il n'en demeure pas moins qu'elle en a aussi cette autre : « L'intérêt des Américains et des Français est le même ». 22) Le code de l'indigénat est promulgué en 1881 par le pouvoir français pour mater les indigènes algériens. 23) Il faut réfléchir à l'adéquation de ses trois points de vue : a) Park Dae Won, l'ex-ambassadeur sud-coréen à Alger, signale que son pays, qui n'était pas plus développé que l'Algérie il y a quatre décennies, a réussi un bon décollage alors que l'Algérie stagnait. A) A la fin de sa mission en Algérie l'ambassadeur sud-coréen n'a pas été reçu par le président de la République, comme de coutume, mais seulement par le chef de la diplomatie algérienne ! ; b) la sentence d'Eva Joly conseillère spéciale pour la justice et la police du gouvernement norvégien qui dit, lors de son passage à Alger en mai 2005 : « La corruption est une forme de colonisation prolongée. Du mépris. La source de la corruption est occidentale. Les victimes ce sont les pays en voie de développement » ; c) les résultats de recherche de l'économiste algérien Nasredine Sadi qui révèle que l'argent des investissements en Algérie disparaît au trois quart « dans la nature ». 24) D'après les médias, les « faucons » de Washington projettent un conflit sino-américain pour 2017. L'exercice de nom de code « Shriver 2001 » a été simulé par l'US space Command à cette fin. Comme Washington souffle le chaud et le froid en mettant des « meneurs » islamistes sporadiquement au-devant de la scène politique, tout en maintenant des régimes arabes non démocratiques au pouvoir l'utilisation de la déferlante verte pour l'avènement de la « résurrection sulfureuse de Chaos » est une option stratégique. 25) Un autre raisonnement m'a fait aboutir à cette même conclusion : la prochaine constitution, Le quotidien d'Oran du mardi 3 février 2004, débats. 26) Le « Patriot act » renseigne sur ce que pourrait être le « Code vert » (par analogie au « Code noir ») : un remake des sombres étapes franchies par la société américaine et qui devrait inviter les arabes et les musulmans à s'inspirer de Martin Luther King - pour s'imposer dans le village en « structuration ». Enfin, juste une dernière réflexion : quelle serait l'attitude de la Communauté européenne face à une Turquie nantie d'une Constitution américaine.