De la mémoire Oranaise subsiste encore quelques pénibles souvenirs, comme celui de l'épidémie du choléra qui, au mois d'octobre 1849, emporta des familles entières. 1 817 décès ; chiffre enregistré entre seulement le 11 octobre et le 17 novembre de cette année-là, inspirant du coup, Albert Camus pour écrire le roman « La peste ». Les cadavres qui jonchaient les ruelles étaient emmenés jusqu'au ravin de Ras El Ain pour être chaulés et ensevelis dans des fosses communes. Plus tard encore, début des années 40 et jusqu'à 1943, période communément appelée « aam echar », traduire l'année de la famine, une disette sans pareille, due à une sécheresse persistante, conjuguée aux affres du bon de rationnement imposé aux populations locales par le fait de la deuxième guerre mondiale, a décimé des tribus entières. On disait que c'était le typhus qui était à l'origine de cela. Toutefois, les nombreux témoignages rapportent que les plus touchées étaient des familles rurales qui vivaient du côté de Tafraoui et qui étaient spécialisées dans l'élevage et le commerce de la volaille. Dès lors, la déduction est simple à tirer pour voir comment une épidémie pareille a touché seulement les uns et pas les autres. A tel point que les vielles femmes de l'époque, pour maudire leurs enfants, disaient : « va que dieu te donne la fièvre des tels » nommant ainsi les familles concernées. Le débarquement des troupes américaines à Oran et l'abondance des vivres et des médicaments qui les accompagnèrent, allaient changer la face des choses.