Des dizaines d'enseignants contractuels ont observé un sit-in, jeudi 28 octobre, devant le siège de la wilaya de Boumerdès pour dénoncer les anomalies et les irrégularités ayant entachées les résultats du concours de recrutement des enseignants de primaire. Les protestataires soulignent, dans une correspondance envoyée au ministère de l'éducation, qu'ils sont victimes d'une grave injustice, dénonçant la non-application des critères d'admission et le système de notation appliqués par les services concernés lors de ce concours, pour leur titularisation. «Cela fait plus de dix ans que nous enseignons, mais aujourd'hui nous sommes ébahis par les résultats qui contiennent des noms de candidats qui n'ont jamais exercé le métier d'enseignant. Notre expérience n'a pas été prise en compte et nous sommes condamnés à rester éternellement des vacataires », crie un enseignant qui réclame comme la plupart des « non-admis » de refaire le concours. «Certains lauréats ont des licences en économie et en gestion alors la priorité est donnée pour ceux qui ont des diplômes en lettres arabes, sciences islamiques et histoire géographie », déplore un autre protestataire qui cumule plus de six ans d'expérience. « Monsieur le ministre est-il raisonnable que celui qui a 15 moyenne dans son relevé de notes sans aucune expérience passe devant celui qui a exercé 5 ou dix ans ou plus le métier d'enseignant ?», se demandent-ils, ajoutant que l'objectif de ce genre de concours est la régularisation progressive des enseignants vacataires en exercice. Les protestataires ont sollicité une entrevue avec les responsables de la direction de la fonction publique pour leur soumettre le problème, mais en vain. « Ce concours s'est avéré au bout du compte qu'une simple formalité pour recruter ceux qui ont les bras longs au sein de l'administration », fera remarquer une enseignante. Les protestataires dénoncent par la même occasion le flou qui entoure le statut de l'enseignant et la discrimination faite entre ceux qui portent dans leurs attestations de travail la mention «Moualim » « Moualim Moustakhlef » ou « Moualim Moutaâkid » et ceux qui portent la mention « Oustadh » ou « Oustadh Moudjez ». Ils précisent que ces derniers ont été favorisés au détriment des premiers alors que les articles 45 et 47 du décret exécutif n° 315-08 du 11 octobre 2008 régissant le statut de l'enseignant est très claire à cet effet et met fin à tous les amalgames.