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Nous n'avons aucune confirmation de cas de choléra dans Port-au-Prince Caroline Livio. Directrice adjointe de la communication de Médecins sans frontières
Le pire serait encore à craindre à Haïti. Moins d'une année après le séisme dévastateur dans la capitale, Port-au-Prince, une épidémie de choléra se propage dans le centre du pays. Une certaine psychose s'est installée au point que le centre de traitement de Médecins sans frontières, à Saint-Marc, a été attaqué mercredi par des manifestants. - La population a manifesté violemment contre l'ouverture de votre centre de soins à Saint-Marc. Quelles en sont les raisons ? Et les conséquences ? Nos équipes sont intervenues dès vendredi à Saint-Marc, les hôpitaux étaient débordés. Afin de les désengorger, on a mis en place un centre de traitement du choléra, sous tentes, sur un terrain de football, juste à côté de l'hôpital. Le centre se trouve dans une zone urbaine, ce qui représente un avantage, car le choléra se traite très vite et pour cela, il faut être proche de la population, tout en isolant les malades atteints. On connaît bien la maladie, on sait y faire face, mais les Haïtiens ont pris peur et ont brûlé des tentes. Du coup, aujourd'hui, nous ne pouvons pas répondre aussi efficacement et rapidement contre l'épidémie de choléra.
- Des rumeurs accusent des soldats népalais de l'ONU, d'autres parlent de conséquences du séisme. Selon vous, quelle est l'origine de l'apparition d'une telle épidémie ? Des immunologues sont en train d'essayer de trouver l'origine de l'épidémie. Cependant, nous pensons que les rumeurs sont infondées et qu'il est encore tôt pour connaître l'origine de la présence du choléra en Haïti. - L'OMS estime que l'épidémie n'a pas encore atteint son pic. Faut-il s'attendre à dénombrer encore plus de victimes ? Contrairement aux idées reçues, le traitement de l'épidémie du choléra est facile. Il suffit d'administrer des antibiotiques et d'hydrater le malade le plus rapidement possible, car quelques heures suffisent pour tuer une personne. L'OMS fait ces révélations en se basant sur des études sur l'évolution de l'épidémie dans les autres pays. Cependant, aujourd'hui, l'OMS et le ministère de la Santé s'accordent à dire que nous avons enfin mis en place un système de traitement des malades et que nous avons plus de facilité à les soigner rapidement, contrairement à la semaine dernière. - On parle de 5 cas de choléra dans une ville proche de Port-au-Prince, la capitale, qui compte des camps de survivants du séisme de janvier dernier. Quelles conséquences cela a-t-il sur la population ? Pour le moment, nous n'avons aucune confirmation de cas de choléra à Port-au-Prince. Il est vrai qu'on a reçu des cas de diarrhée aqueuse, elle se traite de la même manière que le choléra mais n'en fait pas partie. Cependant, nous ne sommes pas inquiets outre mesure à l'idée d'une propagation de la maladie à la capitale. Les conditions de vie ne sont pas idéales. Nous sommes prêts à affronter la situation et à la gérer aux côtés du gouvernement haïtien. - L'OMS affirme que l'épidémie ne disparaîtra pas durant plusieurs décennies. Comment éviter une catastrophe sanitaire majeure ? Le vaccin contre le choléra existe, mais il est déconseillé de vacciner en période d'épidémie. Alors en attendant, on essaie de communiquer au mieux avec la population, de lui expliquer les mesures à prendre pour éviter d'attraper le choléra.