A l'occasion de la sortie de sa toute première bande dessinée Togui Diary's, le jeune bédeiste, Samir Toudji, est quotidiennement présent au niveau du stand Dalimen pour des séances de dédicace. Personnage incontournable du SILA 2010, Samir Toudji, se prête, avec un réel plaisir, à ces séances de signature. Chapeau de feutre noir, ajusté avec art et manière, Samir se montre disponible et affable avec son public. Il faut dire qu'il attendait avec impatience ce moment de pouvoir offrir à ses lecteurs potentiels son premier né. Sa joie est incommensurable car comme il le dit si bien, il a réalisé un rêve dont il commence à entrevoir la réussite. Comment ce jeune homme, de 28 ans, s'est-il lancé dans l'aventure de la bande dessinée? Cette passion, confie-t-il, remonte à sa plus tendre enfance. En effet, quand il n'était pas plus haut que deux pommes, son père se plaisait à lui lire le magazine Pif.«A force d'entendre mon père me lire cette BD, cela m'a incité à apprendre à lire tout seul afin de découvrir l'univers de la bande dessinée», dit-il. Quelques années plus tard, la bande dessinée et le dessin occuperont une place de choix dans sa vie. A force de le voir griffonner des dessins ou carrément reproduire d'autres croquis, son paternel lui suggère de créer son propre album de bande dessinée. Et de là, le rêve commence à se réaliser en filigrane. Ce rêve s'accentue au lycée. «Entre penser et avoir les moyens de le faire, il y a tout un fossé. La réflexion et l'acheminement m'ont permis de m'améliorer un peu». Constitué de 33 pages, Togui Diary's n'est autre que l'histoire de Samir : un jeune Algérien qui essaye de faire à la fois de la bande dessinée et des bêtises à outrance. «C'est juste un premier album optimiste jusqu'au bout, que j'ai voulu que cela soit une sorte d'immersion dans mon univers graphique spirituel narcissico-schizophrène», explique-t-il. Après trois années à l'université d'Alger et une année, non accomplie, à l'Ecole supérieure des beaux- arts d'Alger, Samir opte pour une formation en infographie.Une formation qui l'aide à présenter et à aiguiser sa passion première. Pour Samir Toudji, la bande dessinée algérienne renaît de ses cendres, et ce, après le retrait «involontaire» de certains piliers de la BD. «Nous avons pris nos références ailleurs. Les éditeurs n'ont plus fait dans la bande dessinée. Celle-ci n'était pas médiatisée. Nous, jeunes, avions créé un forum à travers lequel on se donnaient des conseils entre potes via le net. Heureusement, que l'Algérie a retrouvé depuis trois ans son festival». Après la sortie de cet album, Samir Toudji, a d'autres projets en tête. Il compte réaliser le deuxième tome à l'humour satirique et sarcastique de Togui Diary's. Il a dans son escarcelle d'autres scénarios pour d'autres bandes dessinées différentes de son premier ouvrage. «Aller jusqu'au bout de sa passion engendre incontestablement satisfaction et succès. Je conseille à tous les jeunes de la planète de tout faire pour vivre leur passion», conclut-il avec un sourire généreux au coin des lèvres.