Un appel à qui de droit a été lancé par Me A. Boutamine, pour que ce moudjahid, condamné à mort par la justice de son pays, -pays pour lequel il n'a pas hésité à prendre les armes à l'âge de 15 ans-, bénéficie d'une grâce amnistiante. La condamnation à mort, par la justice algérienne, du moudjahid Mohamed Gharbi, a fait l'objet d'une manifestation publique organisée, avant-hier, par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) à Annaba. Cette conférence qui coïncide avec la commémoration de la journée mondiale pour l'abolition de la peine de mort, a été animée par Me Abderrahmane Boutamine, l'avocat du moudjahid Gharbi. «La récente condamnation à mort de Mohamed Gharbi, ancien moudjahid, apporte une actualité brûlante à ce sujet qui fait actuellement l'objet d'un débat contradictoire», a déclaré l'homme de loi qui, par son intervention convaincante, a réussi à semer le doute dans les convictions de quelques participants acquis à la nécessité d'une telle condamnation dans les sociétés. «Qui a le pouvoir de condamner à mort ? Est-il éligible ou chargé pour décider de la vie ou de la mort d'un citoyen ? Est-il libre de toute pression à même d'assurer un procès équitable ?» s'est interrogé le conférencier. Outre ces questionnements, il a brassé large entre l'aspect religieux, philosophique et technique à l'effet de cerner au mieux le sujet devant une assistance nombreuse, venue pour tenter de comprendre les contradictions d'une telle question, taboue de surcroît. «Gharbi Mohamed a purgé déjà 10 ans de prison. Je lance un appel à qui de droit pour que ce moudjahid qui a été condamné à mort par la justice de son pays pour lequel il n'a pas hésité à l'âge de 15 à prendre les armes et le défendre contre le colonisateur français, bénéficiera d'une grâce amnistiante. D'autant plus qu'il est à l'âge de 72 ans», a appelé Maître Boutamine Abderahmane à la veille de la date historique du 1er novembre.