En dépit du lancement des études et des travaux de curage, des dizaines d'«oueds endormis» menacent toujours. Les eaux en furie ont complètement submergé les regards. Les familles, prises de panique, sont sorties à 4h du matin de leurs baraques pour n'y revenir que le matin», relèvent, préoccupés, les occupants du bidonville d'El Hamiz, construit le long des berges de l'oued, qui ont revécu les inondations d'il y a plus de 2 ans. «C'est vrai que le niveau de l'oued augmente lors du lâchage des eaux du barrage de Keddara ou quand les précipitations deviennent plus importantes, mais les habitations ne sont pas menacées», rassure le P/APC de Dar El Beïda, M. Gamgani, dont relève une partie des baraquements construits presque dans le lit de l'oued. «En plus des maisons construites anarchiquement, l'oued El Hamiz est devenu une décharge. On n'en finit d'ailleurs pas de le nettoyer», soutient le P/APC, qui affirme que le programme «présidentiel» d'éradication des bidonvilles devrait toucher plus de 1000 baraquements, dont plus de 200 sont érigés près du lit de l'oued qui traverse les communes de Rouiba et de Bordj El Kiffan, où des habitations ont été également construites sans que les différentes autorités interviennent. La Protection civile a fait état de la remontée des eaux dans 3 oueds situés dans les communes de Ouled Fayet, Draria et Baba Hassen. Le P/APC de Draria, localité traversée par plusieurs cours d'eau et oueds, relèvera que «la situation a été maîtrisée». «Oued Khodja et oued Tixraïne, qui traversent les communes de Birkhadem et El Achour, ont débordé. Les dégâts ont été circonscrits grâce, en partie, aux travaux de curage menés par la direction de l'hydraulique», insiste le P/APC qui souhaite le renforcement du gabionnage complet de oued Youcef, l'un des plus importants de sa commune. Le programme de prévention des inondations concerne plusieurs oueds à Alger (recalibrage et curage). La direction de l'hydraulique a lancé dernièrement, nous apprend-on au niveau de la wilaya, un appel d'offres pour le curage des oueds répartis en 12 lots. La société des eaux et d'assainissement d'Alger (Seaal) s'occupe de oued El Harrach. «Nous avons mené des opérations d'élargissement et de nettoyage de l'exutoire jusqu'à la rocade sud. Les travaux s'étalent sur 6 mois», relève le chef de service assainissement de la société de gestion, M. Boudab. Plusieurs projets ont été arrêtés par le ministère des Ressources en eau pour la prise en charge de oued Ouchayeh ainsi que des oueds de Beni Messous, Réghaïa et El Hamiz touchés par le phénomène de la remontée des eaux. Le directeur de l'hydraulique, qui est intervenu lors d'une session de l'APW, a fait savoir que le programme de prévention des inondations concerne l'étude d'aménagement de l'embouchure des oueds El Hamiz et Réghaïa, les études de protection contre les inondations des communes de Zéralda, Staouéli, Aïn Benian, Eucalyptus, Birtouta, Tessala El Merdja, Ouled Chbel et Rouiba. La réalisation d'ouvrages de protection contre les risques d'inondation (collecteurs, bassins de retenue, stations de relevage...) et l'aménagement des oueds à travers plusieurs communes (Zéralda, Staouéli, Aïn Benian, Chéraga, Beni Messous, Hammamet, Raïs Hamidou, Bologhine, Oued Koriche, Bouzaréah, Bachedjarah, etc.) sont également programmés. En dépit du lancement des études et des travaux de curage, des dizaines d'«oueds endormis» menacent toujours. La raison ? Sur plusieurs lits d'oueds (Sidi El Kébir et Baranès), des constructions ont été érigées ainsi que des locaux de vente de matériaux de construction qui activent toujours sans que les autorités locales décident d'y mettre le holà.