Une réunion s'est tenue la semaine dernière entre les comités des seize villages de la commune d'Aghribs et les élus à l'APC pour discuter de la requête adressée au wali de Tizi Ouzou et ayant trait aux multiples problèmes relatifs au manque de développement dans ces villages. Pas moins de cinq pages pour dresser un tableau négatif de la situation générale et des mauvaises conditions de vie dans lesquelles se débattent les 15 000 habitants de cette municipalité, l'une des plus pauvres dans la wilaya. Pour les élus locaux, c'est aussi une occasion de justifier que les projets importants de la commune qui devront se réaliser en PSD (projets sectoriels de développement) dépendent surtout des autorités de wilaya et que leur rôle à eux en tant qu'élus, est réduit à tout juste faire des fiches techniques et des études. Les PCD (projets communaux de développement) dont les budgets alloués sont plutôt maigres, ne peuvent servir qu'à pallier aux urgences ou financer des projets de moindre importance. En quatorze points, les comités de villages énuméreront toutes les insuffisances dans différents domaines. Concernant l'AEP (alimentation en eau potable), excepté le chef-lieu, Aghribs, les autres villages sont alimentés par deux réseaux vétustes et des bornes fontaines datant des années soixante-dix. Alors que l'APC a établi toutes les études pour l'ensemble de ses villages, les services de wilaya, eux, n'ont rien fait dans cette optique ; le réseau routier de la commune est dans un état de dégradation avancée, les chemins communaux et intercommunaux ne peuvent être entretenus et devraient faire l'objet de plus d'attention de la part de la direction de wilaya des travaux publics (DTP). Seuls deux villages ont bénéficié partiellement d'un réseau d'assainissement alors que les études ont été réalisées et présentées. Les infrastructures de jeunesse (stades, foyers de jeunes..) font aussi cruellement défaut. Les seuls 6 foyers existants dans la commune depuis 2006, ont été l'œuvre de l'APC. Ainsi, pour la pratique de leurs sports favoris, les jeunes n'ont pas d'autres choix que d'aller dans des salles leur convenant à Fréha, Azazga ou à Azeffoun. Les comités de villages s'inquiètent également de ce qu'il est advenu du projet de complexe de détente et de formation des équipes nationales accordé à la commune. Le problème des ordures ménagères reste entier, notamment après l'annulation, inexpliquée, de la réalisation d'un Centre d'enfouissement technique (CET) commun aux APC d'Aghribs et de Fréha, prévu initialement au lieudit «Bouhlalou», un terrain communal commun aux deux municipalités. Aghribs ne disposant pas concrètement de décharge contrôlée, la pollution s'y aggrave ainsi de jour en jour. En matière de logement, depuis sa création en 1984, la commune d'Aghribs n'a bénéficié que d'un quota de 110 logements dont dix ne sont toujours pas attribués bien qu'achevés depuis longtemps.Le déficit dans ce domaine est énorme, eu égard aux innombrables demandes de logements. Les comités de villages ont saisi donc cette occasion pour demander, en matière d'aide à l'habitat rural, l'assouplissement de la procédure et l'allégement dans les dossiers. Concernant l'important projet de gaz naturel dont vient de bénéficier la commune (65 km de réseau), les comités s'inquiètent pour les villages éloignés du gazoduc, sachant que tel qu'il est tracé actuellement, seuls le chef-lieu et sa périphérie seront raccordés dans un premier temps.