Mohammed Zellit est demeuré gravé dans les mémoires des Tlemcéniens, notamment ses compagnons d'armes qui sont toujours de cette vie. «Le chef politique de la région de Tlemcen tué par une patrouille cette nuit en pleine ville», titrait la presse coloniale, le lendemain de l'assassinat de Mohammed Zellit. Un responsable politique qui donnait du fil à retordre aux officiers de l'armée impérialiste française. Né en 1926 à Tlemcen, le chahid Zellit, qui était qualifié de rebelle et surnommé Meknassi, était tombé dans un guet-apens dans une rue de la ville, alors qu'il demeurait insaisissable pendant une année. Ce fut une grande victoire pour la patrouille qui l'avait tué, en ce sens que le chahid était réputé pour sa combativité, sa bravoure et son patriotisme. Des témoins racontent cet instant indélébile: «Cette nuit-là, il tomba presque nez à nez avec une patrouille. Voulant s'extirper de cette situation délicate, il pressa le pas et tira avec sa mitraillette sur un aspirant. Il sauta ensuite un muret pour se cacher dans un jardin. Mais le nombre des militaires était tellement important qu'il finit par être encerclé et tué sans pitié». Il a poussé son dernier cri dans la dignité.