La coopération entre l'Algérie et l'OTAN est « dense et diversifiée », et l'Algérie y apporte « une contribution substantielle en vue de sa promotion en tant qu'instrument actif, à même de contribuer à la réalisation des objectifs de paix, de sécurité et de stabilité en Méditerranée », a déclaré hier Mohamed Bedjaoui, ministre des Affaires étrangères, à l'ouverture du séminaire sur la coopération entre l'Algérie et l'OTAN à l'hôtel Hilton, à Alger. Le dialogue méditerranéen (DM) de l'Organisation transatlantique nord (OTAN), auquel l'Algérie a adhéré en 2000, « vient opportunément combler un vide en matière de coopération politico-militaire au sein du processus de Barcelone », selon les termes du ministre d'Etat, tout en nuançant que « le potentiel de coopération sur le plan civil est encore insuffisamment exploité ». Même si l'Algérie a noté « le début encourageant » de cette coopération dans les domaines, entre autres, de la recherche scientifique, la protection civile et l'environnement. Globalement, M. Bedjaoui a estimé qu'il existait « des progrès significatifs » qui confèrent à ce dialogue « un caractère de spécificité ». Spécificité souhaitée par Alger dans le cadre d'une « coopération différenciée », selon les termes du Comité interministériel de suivi des relations avec l'OTAN, exprimée en décembre 2004 lors d'une journée d'étude à Alger sur les 10 ans de dialogue OTAN-Méditerranée. Hier, le ministre algérien a estimé nécessaire la mise en pratique de l'idée de rencontres politiques de haut niveau retenue par ce sommet d'Istanbul de juin 2004, y compris celles des chefs d'Etat. Mohamed Bedjaoui a espéré que la prochaine décennie soit celle de « l'affinement d'une vision stratégique du partenariat et de la coopération entre l'OTAN et ses partenaires du sud de la Méditerranée ». Il a indiqué que l'Algérie adhère pleinement aux « perspectives nouvelles de la coopération » portées par le sommet d'Istanbul qui proposent de « nouveaux formats et axes de travail répondant aux sollicitations particulières de chaque partenaire intéressé dans le respect de l'unité du dialogue méditerranéen et de son caractère non discriminatoire ». Le ministre a également évoqué les liens de coopération entre les forces armées dans la lutte contre les défis internationaux, tels que le terrorisme, le crime organisé et la prolifération des armes de destruction massive. Il a indiqué que l'Algérie, engagée « de plain-pied dans la modernisation et la professionnalisation de ses forces armées », entend tirer « le meilleur profit de l'expertise éprouvée » de l'OTAN. Il a rappelé la « densité de la relation dans le domaine opérationnel » entre l'Algérie et l'Alliance, citant les trois escales navales de l'OTAN au port d'Alger à partir de 2002 et la participation de l'Algérie à l'opération de police maritime « Activ Endeavour » de l'OTAN. Un rapprochement sur le plan opérationnel accompagné, a rappelé le ministre des Affaires étrangères, par le déploiement algérien au niveau de « tous les mécanismes relevant de ce dialogue ». Il a évoqué les deux visites du président Abdelaziz Bouteflika au siège de l'OTAN à Bruxelles (Belgique), en 2001 et 2002, la présence de l'Algérie à la réunion ministérielle de Bruxelles en 2004, à celle des chefs d'états-majors en 2004 et en 2005 et à la session parlementaire de l'OTAN en mai dernier, ainsi que la visite en Algérie du secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer en novembre 2004. « Il reste encore sans doute beaucoup d'efforts à déployer en vue d'améliorer les réceptions réciproques et la couverture médiatique auprès des opinions publiques, notamment arabes et musulmanes, afin de corriger certains préjugés, nés d'incompréhension, de manque de transparence et de concertation dans le processus décisionnel », a souligné M. Bedjaoui.