Le wali d'Alger a pris un arrêté (n°3212 du 27 octobre) pour réglementer la vente de moutons : 110 points de vente ont été désignés à travers 43 communes sur les 57 que compte la wilaya. Il reste que des maquignons occupent complètement des hangars désaffectés des locaux d'immeubles dans les quartiers mêmes où la vente des ovins est pourtant interdite. «A Alger Est, tous les axes routiers qui traversent les communes de Bordj El Kiffan et Bordj El Bahri sont occupés. Même situation déplaisante sur l'autoroute de Birtouta où se forment des bouchons immenses. Mais ce qui gêne le plus, c'est de voir des maquignons s'installer avec leur attirail au centre-ville. Il n'y a pas un endroit qui soit épargné par ce phénomène», s'étonne un résidant de Bologhine. Des bottes de foin sont vendues également dans plusieurs points le long de l'artère principale de la cité Zerhouni Mokhtar (Les Bananiers, Mohammadia) et dans plusieurs immeubles des cités populaires. «Les pères de famille qui achètent des moutons à quelques jours avant la fête de l'Aïd ne sont pas donc inquiétés pour l'alimentation de ces bêtes, mais c'est sans compter les désagréments causés à la cité. Ces bottes partagées en plusieurs morceaux, vendues dans des sachets en plastique, laissent échapper des quantités de foin dispersées un peu partout sur les trottoirs et couvrant une grande partie des chaussées», s'indignent des riverains de cette cité AADL, où des espaces ont été pourtant affectés à ce genre d'activité. L'anarchie, perceptible plusieurs jours avant l'Aïd, est le fait aussi des clients qui laissent faire, mais surtout des autorités publiques. «La police laisse faire. Les nouveaux maquignons du Musset à Belcourt ont contourné la loi : ils activent à porte fermée, le client s'étant habitué à les trouver à cet endroit est prié d'entrer incognito. Les agents de la police, à qui est confiée la charge d'interdire pareille activité, ne sont pas décidés à déloger les contrevenants. Les policiers, visiblement au fait de la chose, laissent faire. Tout le monde est gagnant, sauf les riverains obligés de supporter jusqu'à l'Aïd et même après», se désolent des habitants de la rue Rochaï Boualem.