Les travailleurs de l'Entreprise des industries électroniques (ENIE), réunis hier en assemblée générale extraordinaire, ont décidé d'un arrêt de travail de 2 heures, le 23 novembre, pour protester contre l'arrêt du processus d'assainissement de l'entreprise, approuvé pourtant en juillet 2009 par le Conseil des participations de l'Etat (voir notre édition de samedi). Les travaux de l'assemblée générale, présidée par deux membres du bureau de la Fédération nationale des travailleurs de la métallurgie et de l'électronique (FNTMMEE), à savoir MM. Soum et Temzi, ont été consacrés essentiellement à l'examen de la situation de l'entreprise, jugée «fragile». «La pérennité de l'entreprise est mise en péril. Les pouvoirs publics doivent mettre en œuvre rapidement le prcessus d'assainissement de l'entreprise pour préserver l'emploi et la pérennité de l'outil de travail, comme cela a été le cas pour l'Eniem et le CMA», a déclaré M. Soum à El Watan. «Les travailleurs viennent de lancer un message clair aux responsables de la SGP. Pour le moment, il s'agit de mobiliser tous les travailleurs autour d'un seul mot d'ordre avant d'envisager d'autres actions de protestation», a-t-il précisé, en réponse à une question au sujet d'un éventuel débrayage au niveau de l'un des plus grands complexes industriels du pays. «Nous allons procéder par étapes. Mais ce qui est sûr, c'est que les 1400 travailleurs de l'ENIE ne vont certainement pas rester les bras croisés face à la mise à mort de leur société», ajoute-t-il. Partageant le même avis, le secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. Ouafi, a tenu à faire remarquer que 74% des effectifs de l'ENIE sont constitués de femmes et, qu'à ce titre, «il est inconcevable de tergiverser longtemps quant aux mesures de relance d'une société qui fait vivre des milliers de personnes à Sidi Bel Abbès». En outre, de nombreux syndicalistes ont exhorté les responsables du ministère de l'Industrie à mettre à exécution le plan de préférence national dans le secteur de l'électronique grand public. «Que l'Etat injecte de l'argent pour moderniser l'ENIE, du moment que la nouvelle orientation économique du pays tend à favoriser la production nationale», considère M. Soum. Cette mesure est d'autant plus nécessaire que l'ENIE ne cesse de perdre des parts de marché d'année en année. En 2000, l'ENIE détenait 80% de parts de marché, un taux qui se situe actuellement à 20%. «Au niveau social, la facture est lourde», tient à rappeler M. Soum. En 1980, l'entreprise comptait 7000 travailleurs, avant de procéder à plusieurs plans sociaux dont le dernier a fait ramener ses effectifs à 1264 (chiffre communiqué en septembre 2010). Pour les responsables de la FNTMMEE, le plan de relance de l'entreprise devrait s'accompagner par une redéfinition des missions des organes de gestion. Selon M. Soum, la gestion bicéphale de l'ENIE (PCA-DG) n'arrange pas les affaires de l'entreprise. «Les responsables de la SGP Indelec devraient se décider, enfin, à désigner un président-directeur général, avec les pleins pouvoirs, afin de mener à bien et efficacement le processus de sauvetage et de relance de l'activité de l'entreprise», conclut-il.