Une semaine après la tenue de leur assemblée générale extraordinaire, les 1 264 travailleurs que compte l'Entreprise nationale des industries électroniques (Enie) de Sidi Bel-Abbès ont mis à exécution leur décision de protestation en observant un arrêt de travail, hier matin. Selon Noureddine Ouafi, secrétaire général du syndicat d'entreprise Enie, outre le complexe de Sidi Bel-Abbès, des sit-in de deux heures, de 8h à 10h, ont été organisés à travers les unités de production de Blida, Sétif et Laghouat, au niveau des points de vente implantés à travers les 48 wilayas, pour protester contre l'arrêt du processus d'assainissement de l'entreprise, approuvé en juillet 2009 par le Conseil de participation de l'Etat. Lors de cette contestation menée par le syndicat de l'entreprise de l'UGTA, les travailleurs ont mis en avant leur crainte, quant à leur situation socioprofessionnelle difficile, l'état du laisser-aller et la mise à mort de leur entreprise. Les employés, pour la plupart des chefs de famille, déplorent la dégradation au fil des jours de la situation de l'entreprise et, inévitablement, l'étau qui se resserre autour d'eux. Pour cela, ils appellent les pouvoirs publics à intervenir rapidement pour la mise en œuvre d'un processus d'assainissement de l'Enie afin de préserver l'emploi et la pérennité de l'outil de travail, comme ce fut le cas pour l'Eniem et le CMA. Selon M. Soum, membre du bureau de la Fédération nationale des travailleurs de la métallurgie, mécanique, électricité et de l'électronique (FNTMMEE), rencontré à l'issue des travaux de l'AG extraordinaire du 14 novembre dernier, la protestation ira crescendo jusqu'à la satisfaction de la revendication des travailleurs de l'entreprise, à savoir “l'entame d'un plan de relance de l'entreprise et qui devrait s'accompagner par une redéfinition des missions des organes de gestion”. Et d'ajouter : “Actuellement, l'Enie tourne avec deux têtes, un président du conseil d'administration PCA et un directeur général DG, ce qui n'arrange guère les affaire de l'entreprise. Donc, les responsables de la SGP Indelec devraient se décider pour désigner un président-directeur général pour assurer le sauvetage et la relance de l'activité au sein de l'entreprise.” De leur côté, les travailleurs ont menacé de hausser le ton en recourant à des actions plus radicales si on n'apporte pas une réponse concrète à leurs doléances et pour dire non à la fermeture de leur entreprise et au licenciement massif des travailleurs. À cet effet, il y a lieu de rappeler qu'en 1980, l'Enie comptait plus de 7 000 travailleurs répartis à travers 8 unités de production, avant de procéder à plusieurs plans sociaux qui se sont soldés par la fermeture de la quasi-totalité de ses unités et la baisse de l'effectif pour le ramener actuellement à 1 264 travailleurs, dont 74% sont des femmes mères de famille. Par ailleurs, face à la concurrence des entreprises privées, l'Enie a perdu à ce jour 60% des parts du marché, alors qu'en 2000, le taux se situait à 80%.