S'étendant sur plus de 82 ha, le site qui se trouve à 50 m seulement du siège de la wilaya, est dans un état de dégradation indescriptible. Erigé sur un pan de l'histoire de l'antique Sitifis, l'autre mine d'or de la capitale des Hauts-Plateaux fait pitié. Supposé être un espace d'inspiration, de loisirs et de détente, l'endroit est tombé dans la décrépitude. Celle-ci fait l'affaire des désœuvrés, lesquels écument, en maîtres, un site historique, englobant en outre de nombreux vestiges des civilisations anciennes. Mitoyen avec l'hôtel El Hidhab, le musée national, la maison de la culture, l'annexe de l'école des beaux-arts et l'imposant building El Ali, le parc n'est plus qu'un champ de patates, boueux l'hiver et poussiéreux l'été. La verdure, les chaises, l'éclairage public, sans parler de l'hygiène, y font défaut. S'étendant sur plus de 82 ha, l'endroit qui se trouve à 50 m des sièges de l'APC et de la wilaya, a, le moins qu'on puisse dire, touché les bas-fonds. Et dire que sous d'autres cieux, ce genre d'espace est à lui seul générateur d'une bonne partie des recettes de la collectivité, laquelle délaisse un tel eldorado, victime de la « démission » des uns et l'incivisme des autres. La structure qui replonge dans les abîmes, reçoit au printemps et durant la période estivale, quotidiennement, plus de 10 000 visiteurs. En dépit des quelconques prestations fournies, l'affluence des Sétifiens et de leurs invités, -n'ayant pas beaucoup d'opportunités en matière de lieu de divertissement et de distraction,- est de plus en plus nombreuse, sachant que les espaces verts ne sont plus ce qu'ils étaient, et que les allées et chaussées ont fait leur temps. Les alentours des nombreux magasins fermés ont été transformés en dépotoirs. La situation du mur byzantin, un site archéologique d'une incommensurable valeur historique et culturelle, est alarmante. Les parages de l'espace précité sont squattés par des baraques de fortune, installées par des marchands de vêtements et autres pacotilles, transformant l'endroit en souk. La qualité des manèges, -n'ayant pas évolué avec le temps, -et la demande d'une clientèle, qui ne rate aucune occasion pour établir une comparaison avec ce qui se fait chez nos voisins, sont à revoir. Les vestiges archéologiques menacés Cette situation qui dure depuis des années, se répercute sur la réputation de cet espace, notamment par rapport à sa fréquentation, car il est utilisé par une bonne partie de la population comme chemin de passage, sachant qu'il relie les parties nord et sud de l'agglomération. «Supposé être le poumon de la ville et le lieu de rencontre des familles en quête de villégiature, le parc, qui n'offre aucun moyen de distraction digne du nom, ne nous intéresse plus ; nos responsables qui voyagent, doivent s'inspirer des expériences de nos voisins, qui font de ces lieux de grandes machines à sous; le temps du replâtrage est révolu », dira Wassim, un universitaire, qui préconise que pour son bon fonctionnement, -à l'effet de générer des ressources financières,- cette infrastructure, qui ne manque pas d'atouts, doit être gérée comme une entreprise économique. Sous le sceau de l'anonymat, un archéologue accuse, en ces termes: «Le sort réservé à un tel espace regorgeant d'importants vestiges de civilisations anciennes, est révoltant. Le maintien en l'état et la préservation du site seraient en mesure d'attirer les touristes, qui seront, sans aucun doute, subjugués par le patrimoine historique de toute la région, laquelle pourrait, avec peu de moyens, devenir une destination touristique de premier ordre.» Contacté par nos soins, Mohamed Dib, le maire de la ville, considère que ces problèmes sont objectifs, et que par conséquent, ils sont pris en charge dans le cadre d'une vaste opération de réhabilitation. Il dira dans ce sens: «Effectivement, la situation du parc d'attractions n'est guère reluisante. Pour redorer son blason, une première enveloppe de 24 millions de dinars vient d'être allouée. L'éclairage public, les espaces verts, les bordures et les allées seront, ainsi, réhabilités. Le dossier des magasins fermés est pris en charge par la commune qui a recouvré ses droits par voie de justice; les baraques de fortune seront délocalisées. Pour mener à bien cette opération, nous comptons sur l'appui et la précieuse aide du wali.» Et d'ajouter : «Cette opération s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme qui englobe un petit parc d'attractions à implanter sur le terrain attenant le jardin public à la cité Hidab. Des manèges pour les enfants de moins de 12 ans y seront installés ; un parc aquatique, constitué de trois petites piscines, sera érigé en lieu et place du bidonville LaidDahoui, rasé dernièrement. La forêt récréative de Oued Boussalem sera elle aussi réhabilitée.» A cet effet, «une enveloppe de 60 millions de dinars a été dégagée», précise le premier responsable d'une commune qui n'a toujours pas transformé le parc en Sitifs land.