Le parc d'attractions, cet espace censé être un lieu de villégiature, d'autant plus qu'il est situé au cœur de l'antique Sitifis, est depuis la nuit des temps abandonné à un triste sort. Il est encore et toujours l'otage des désoeuvrés et des bandits qui écument, en maîtres, un site historique englobant, en outre, de nombreux vestiges de civilisations anciennes. Avec une meilleure prise en charge, le site serait en mesure de booster les recettes de la municipalité, sachant que les propriétaires des lieux font du sur place ; ils ne lèvent pas le petit doigt pour faire de cet espace une mine d'or. La commune, qui est propriétaire de ces 82ha, est pour beaucoup dans la situation désolante d'une structure qui mérite mieux. Chez nos voisins, l'espace est à lui seul générateur d'une bonne partie des recettes de la collectivité. Celle-ci délaisse un eldorado situé à 50 m de son siège. Faute de suivi et d'une meilleure prise en charge, l'endroit n'est plus un lieu de villégiature. Les allées et venues de centaines de visiteurs n'ayant pas où aller, ne sont pas toujours le signe que tout va bien, car la structure qui replonge dans les abîmes, renoue avec la laideur et l'insécurité. « Le parc d'attractions de Sétif qui se trouve pourtant au cœur de la cité, et au beau milieu de vestiges, n'a de parc que le nom ; envahi par une faune de désoeuvrés et vendeurs à la sauvette, l'espace s'est transformé en souk et s'est en outre spécialisé dans les fast-foods », dira un architecte-urbaniste, qui ajoute : « Le parc peut et doit être une entité économique des plus rentables. Les différentes équipes communales ont évité de toucher à un tel dossier. Il est grand temps de faire du parc de Sétif une machine à sous. » Les espaces verts ne sont, quant à eux, que des champs boueux l'hiver et poussiéreux l'été, saison pourtant de la grande affluence des Sétifiens et de leurs invités qui n'ont, en matière de lieux de divertissement, pas beaucoup d'opportunités. En dépit des dégradations occasionnées au parc, les enfants continuent à fréquenter ces attractions devenues obsolètes. Ce lieu à vocation ludique, autrefois espace de tranquillité, a été détérioré par les grappes de bandits qui, en plus, importunent les visiteurs et les passants. Cependant, un ex-responsable de la structure, avait fait savoir ceci, en 2006 : « Ces problèmes sont pris en charge. Une vaste opération de réhabilitation nécessitant une enveloppe de 120 millions de dinars vient d'être lancée. Elle englobe les espaces verts, les allées, l'éclairage public et le réseau d'AEP. Les baraques de fortune installées par des marchands de vêtements et autres pacotilles seront délocalisées de l'espace qui sera, dans un avenir proche, agrémenté d'un théâtre de verdure de 4 500 places, prévu non loin du mur byzantin, un site archéologique de grande valeur. Des manèges sont également au programme, pour lesquels un avis d'appel d'offres national et international sera lancé prochainement. » Néanmoins, la transformation du « parc » en Sitifis land demeure un mythe.