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Qu'en est-il des classes de perfectionnement (2ème partie et fin)
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Publié dans El Watan le 25 - 11 - 2010

Un niveau d'aspiration sociale élevé se traduit par une polarisation sur l'examen, les notes et les classements conduisant à renforcer les exigences de même nature chez le maître, en même temps qu'il influence dans le même sens les attitudes de l'élève et la manière dont l'élève est perçu par l'enseignant.
Ce système peut fonctionner de façon positive : c'est la «vertu» de l'émulation. Mais il fonctionne aussi le plus souvent de façon négative s'il se conjugue avec un équipement biogénétique insuffisant chez l'élève ; c'est la source d'échecs graves et irréversibles. Mais l'efficacité des contrôles précités est quasiment nulle dans la mesure où les compositions, les devoirs surveillés, les examens ne portent que sur des performances intellectuelles et non sur des conduites non cognitives, seuls les contours intellectuels sont pris en compte.
L'urbanisation excessive est un facteur d'aggravation des perturbations possibles des élèves perçues par le maître de façon d'autant plus négativee que le taux d'urbanisation élevé entraîne par ailleurs une augmentation du nombre d'élèves dans les classes et la double vacation dans les établissements primaires. Les problèmes de discipline, nés de ces conditions démographiques renforcent la tendance didactique et sélective. Les conditions nutritionnelles, la situation sanitaire d'une population, les conditions de l'habitat et la structure de l'emploi appartiennent tout autant à cette nature qu'à des décisions organisationnelles volontaires.
Il faut ajouter les mariages consanguins, les blocages dus aux grands chocs émotionnels (décès tragique d'un être cher, divorce des parents), l'hérédité pathologique, maladies infectieuses de la mère pendant sa grossesse ou de l'enfant pendant sa croissance, traumatismes avant ou après le premier cri font que certains bébés se montrent déficients ou en danger de déséquilibre. Les enfants appelés sommairement par le langage populaire «nerveux» nécessitent beaucoup d'attention. Convulsions, insomnies, grandes peurs nocturnes, refus de boire et de manger, colères trop vives, tics, bégaiement sont des signes qu'un traitement psychopédagogique ne suffira généralement pas à faire disparaître. Il faudra demander pour eux, à un spécialiste expérimenté, et le plus tôt possible, un traitement médical.
Le travail du psychologue
Le véritable travail du psychologue à l'école devrait commencer au moment où il a détecté la difficulté, à lui alors d'analyser, de creuser la nature de la difficulté. A lui de mettre au point avec les enseignants les moyens d'aider l'enfant à tourner ou à franchir l'obstacle sur lequel il achoppe. A lui aussi de soutenir l'enfant qu'il a étiqueté jusqu'à ce qu'on lui enlève l'étiquette. Observateur attentif et motivé, soucieux de réalisme et d'efficacité, il apporte par sa présence et dans sa démarche quotidienne, en même temps que le conseil et les éclairages, le soutien qu'on attend de lui. Mais, pour bénéfique qu'elle soit, cette action ne couvre pas tout le champ possible de la psychologie scolaire ; elle laisse en friche bien des secteurs encore inexplorés, notamment dans le domaine de la psychopédagogie.
La vérité, c'est que le psychologue est insuffisamment armé pour mener à bien la tâche qu'on lui demande à l'école. C'est une tâche extrêmement difficile et la psychologie n'est pas capable, au stade actuel, de répondre à une demande de cette nature. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire si on reste fidèle au principe de ne pas nuire, en tout cas, aux enfants dont on a la charge. Tout ce qui peut améliorer la condition scolaire d'un enfant en difficulté peut être envisagé dans un esprit d'échange et d'ouverture avec les enseignants. Il ne s'agit pas de refuser de poser les problèmes qu'on ne sait pas résoudre, mais de reconnaître qu'on n'est pas armé encore pour les résoudre.
On peut toujours tâtonner, développer un esprit de recherche et d'observation à l'occasion de chaque cas concret qui peut se présenter, sans croire d'avance qu'on détient la solution. Si la psychologie ne progresse pas davantage, ce n'est pas la faute de psychologues ni de moyens techniques pour aborder son objet. Son handicap principal est d'ordre théorique et concerne la façon de poser les problèmes. En un certain sens, le psychologisme vient de la psychologie elle-même qui limite la causalité des phénomènes observés aux seuls facteurs psychologiques.
Les problèmes des rapports de l'individuel et du social sont éludés ou mal posés : les conditions sociales ne sont vues que sous l'angle quantitatif des apports ou des manques d'apport à l'individu en développement.
On ne cherche pas à dégager comment l'enfant se spécifie historiquement et socialement, on ne multiplie pas les observations et les enquêtes pour accumuler les données sur lesquelles pourront s'élaborer les théories. Bien souvent, la théorie s'appuie sur un nombre restreint de faits, ce qui façonne à l'avance le champ des interprétations. C'est là tout le problème du psychologue qui est posé, de son rôle et son art, toutes les investigations qu'il faut réaliser.
Pédagogie de la classe de perfectionnement : La pédagogie «d'attente»
Les enfants déficients intellectuels ne peuvent aborder les apprentissages scolaires avant d'avoir atteint, comme les autres, un niveau de développement qui le leur permet. Aussi convient-il de pratiquer d'abord avec eux une pédagogie «d'attente» stimulante et active qui visera en particulier à développer la maîtrise corporelle et l'habilité gestuelle afin d'assurer au départ une éducation psychomotrice de base, condition et point d'appui des apprentissages ultérieurs. Sans méconnaître l'importance du rôle qui revient à l'adulte dans l'organisation de ces activités, on fera appel à l'initiative des élèves, on permettra à leur spontanéité de s'exprimer, on éveillera en eux le sens de la responsabilité. La préoccupation des maîtres sera de susciter, d'animer et de guider.
L'enseignement spécialisé manifeste le louable souci d'assurer à ces élèves l'enseignement des techniques de base de la vie intellectuelle tels la lecture, l'écriture, le calcul, l'expression orale et écrite, et de leur donner des connaissances directement utilisables dans la vie quotidienne. Il insiste sur la nécessité d'adapter les programmes et les méthodes pédagogiques aux aptitudes des élèves. Il s'agit de concevoir et d'éprouver un enseignement sur mesure qui tienne compte à la fois des possibilités des enfants, des exigences de l'adaptation à la société et du souci de leur développement personnel.
L'enseignement donné à ces enfants souligne aussi l'importance de certaines activités scolaires qui permettent aux enfants arriérés mentaux de s'épanouir en même temps qu'il les prépare à la vie. Nous avons les activités d'expression telles que la musique, le chant, le dessin libre, le modelage ; les activités manuelles telles que le pliage, le mesurage, le découpage, l'assemblage, les travaux d'atelier, le jardinage, les leçons de vie pratique, l'écologie, le code de la route, la formation morale et l'éducation physique. Il convient donc de confronter cet enseignement avec les exigences du monde actuel, celles de la vie sociale et de la vie professionnelle, des modifications des structures scolaires et de la prolongation de la scolarité jusqu'à 16 ans.
Cette confrontation générale apparaît d'autant plus nécessaire que la scolarisation des enfants et adolescents inadaptés est ressentie comme un devoir social. Parmi tous les enfants et adolescents qui ne peuvent suivre une classe normale, les débiles mentaux sont beaucoup plus nombreux. Cet enseignement doit être adapté à la fois aux déficiences individuelles auxquelles on s'efforcera de porter remède et aux intérêts collectifs qu'on utilisera aux mieux pour le développement intellectuel, affectif et social de l'enfant. L'entretien et si possible le perfectionnement des connaissances scolaires de base : l'intégration au monde social (relation avec autrui), les exercices des aptitudes physiques (facteurs équilibrants essentiels), l'exploitation des possibilités d'expression et la formation du goût (valorisation au maximm de ses intérêts et aptitudes particulièes, épanouissement de la personne, expression de soi). Le sens du devoir, la compassion, la patience demeurent les armes préférées pour l'encadement de ces handicapés mentaux.
Les apprentissages proprement scolaires
Le langage écrit : l'enfant déficient ressent beaucoup de gêne dans l'expression écrite. Il a des difficultés dans l'ordre de l'activité imaginative. Pour cela, on suggère un enseignement fortement motivé, à savoir le texte libre, la correspondance interscolaire, le livre de vie, le journal scolaire…
La lecture : il est indispensable de diversifier les activités de lecture ; lecture à haute voix, prononciation correcte, diction expressive, lecture silencieuse pour l'information ; documents, livres, petites encyclopédies et pour le plaisir de lire ; journaux jeunes, ouvrages de la bibliothèque de classe.
Le calcul : le mécanisme des quatre opérations peut être acquis par le débile assez aisément parfois.
Le calcul mental : la valeur éducative des exercices de calcul mental réside tout autant dans la maniêre de conduire le calcul que dans sa rapidité.
L'étude de milieu : c'est le milieu historique et géographique qui offrira seulement la possibilité d'éveiller l'esprit de l'enfant ; sorties et visites de monuments, musées...
L'écologie et code de la route : ils contribuent à former en lui le citoyen responsable ; préservation de la biodiversité, (vivarium, insectorium, aquarium ... ) pourquoi ne pas polluer ? Pourquoi planter des arbres ?... Projection fixe ou le recours à l'outil informatique pour visionner les CD Rom.
L'éducation manuelle, le dessin, le chant et la musique : on y réservera une part du temps scolaire. Les enfants déficients susceptibles d'avoir des aptitudes dans ces domaines où l'affectivité a une grande part.
Formation morale : habituer les enfants à bien vivre dans un climat éducatif favorable à l'équilibre personnel, à la socialisation, au sens de la responsabilité et l'aptitude à la communication ; des clubs divers seront organisés, de musique, de sport, de photographie,...
Langue étrangère : le choix des leçons (langage, lecture, écriture) sera naturellement adapté dans la mesure du possible au développement intellectuel. On attachera toujours beaucoup d'importance à la précision des acquisitions, à leur disponibilité, à l'oral et à l'écrit qu'à la quantité des mots ou des expressions.
L'éducation physique : la maturation du système nerveux permet une plus grande vicacité et une plus grande adresse : gymnastique d'attitude, respiratoire, rythmique, de relaxation, course, saut, ramper, grimper, équilibre, franchissement d'obstacles, lancer d'adresse.
Conception du rôle de l'éducateur.
L'éducateur doit principalement s'intéresser aux enfants déficients. C'est pour eux surtout qu'il doit faire appel à ses trésors de patience, c'est pour eux qu'il doit rechercher les méthodes susceptibles de tirer le meilleur des ressources limitées de leur esprit, c'est à eux enfin qu'il doit apporter le réconfort de sa présence et d'une affection propre à leur faire prendre ou reprendre courage en eux-mêmes. C'est une conception optimiste, si l'on veut, mais avant tout courageuse. Goethe disait : «On ne peut tirer de l'homme que ce qu'il porte en lui-même.» Joubert estimait qu'«il faut laisser à chacun, en se contentant de les perfectionner, sa mesure d'esprit, son caractère, son tempérament». Montaigne lui-même n'insistait guère auprès de l'enfant manquant d'aptitude ou de goût : «Je n'y trouve aucun autre remède, écrivait-il, sinon qu'on le mette pâtissier en quelque bonne ville». C'est renoncer bien vite au rôle d'éducateur et à la confiance en la nature humaine, et Alain se défend d'un tel abandon.
Chercher en l'enfant, «avec toute la chaleur d'amitié dont on est capable», ce qu'il y a d'humain, l'épanouir avec persévérance et foi dans le résultat de ses efforts comme qui «rend à la vie les parties gelées», c'est le grand honneur d'Alain d'avoir su rendre ainsi au métier d'enseigner tout son sens et toute sa noblesse. N'est-ce pas animés de cet esprit même que les Montessori, Decroly, Binet, Simon ont relevé les enfants arriérés et anormaux de leur malédiction ? Kant a dit sans ambiguïté : «On ne saura jusqu'où peut aller le pouvoir de l'éducation que le jour où l'enfant aura été élevé par un être d'une nature supérieure».
Ce n'est pas en abandonnant l'enfant déficient à sa faiblesse que l'éducateur atteindra cet idéal et que celui-ci sache, pour résumer, qu'il exerce là le plus beau métier du monde et sans l'amour du travail, sans l'amour des enfants, sans la patience, il ne pourra réussir cette tâche auguste malgré son acquis intellectuel universitaire et sa formation. Car notre éducation doit répondre aux besoins exprimés par les jeunes dans un monde en accélération, une société en mutation, avec toute l'évolution de la famille, avec le poids de l'école parallèle, avec le poids des moyens d'information. Et la grande mission de l'école algérienne, la grande mission de tout notre systême éducatif est bien d'apporter à ces jeunes ce qui est fondamental et essentiel pour qu'ils puissent, adultes, mener une vie digne et heureuse, une vie responsable, une vie de luttes pour des progrès toujours nouveaux et toujours nécessaires.


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