Après le faible rendement de la saison dernière (2009-2010), la production oléicole s'apprête à enregistrer de nouveaux records cette année. Bien qu'il est encore tôt de parler des rendements, mais en recoupant les prévisions établies respectivement par les services agricoles des wilayas productrices, les spécialistes en la matière tablent sur une production qui avoisinerait les 40 millions de litres d'huile. Tel que présenté par le directeur des statistiques et des systèmes informatiques au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Hocine Abdelghafour, le bilan de la campagne oléicole de l'année dernière a donné lieu à une production totale de 3,16 millions de quintaux d'olives, dont 44% pour l'olive de table et 56% pour la production de l'huile. En tout cas, compte tenu des potentialités qu'elle renferme, l'Algérie est classée au rang du cinquième producteur de l'huile d'olive dans le bassin méditerranéen après l'Espagne, l'Italie, la Grèce et la Tunisie. Eu égard à son importance, le développement de la filière oléicole constitue une des priorités de la politique agricole mise en œuvre par le ministère de l'Agriculture et du Développement local. Une oliveraie de 270 000 hectares Du point de vue productif, l'oléiculture connaît une croissance relative cette dernière décennie à l'effet des dispositifs d'appui engagés par le gouvernement à travers le plan national de développement agricole (PNDA). La superficie totale occupée par la plantation d'oliviers est de près de 270 000 hectares, alors que tous les paramètres indiquent que cette filière est en pleine expansion tenant compte des progrès enregistrés progressivement en matière d'intensification de la production oléicole. Cependant, les volets relatifs à la culture oléicole et à l'acquisition des huileries modernes ont eu la part de lion des financements mobilisés dans le cadre du fonds national de développement agricole (FNDA). Par ailleurs, les exploitants agricoles spécialisés dans l'oléiculture ne sont pas à l'abri de la vulnérabilité, notamment, en ce qui concerne les catastrophes auxquelles sont exposées les oliveraies. C'est le cas, par exemple, des incendies de forêt durant l'été auxquels les oléiculteurs sont particulièrement exposés. Chaque année des milliers d'oliviers partent en fumée sans que l'Etat ne prévoie une formule pour l'indemnisation des agriculteurs affectés. Les dégâts dus aux incendies ne sont même pas inclus dans l'assurance agricole. Ceci, en conséquence, joue en défaveur du développement de la filière oléicole. Ces dernières années le développement de la filière à la faveur des programmes de soutien agricole mis en œuvre par les pouvoirs publics a permis l'extension des zones de production vers les wilayas du sud. Ainsi, la wilaya de Biskra, à elle seule, compte une oliveraie de quelque 3000 hectares. La culture oléicole se développe également dans les wilayas d'El Oued, Djelfa, Ouargla où un programme de plantation d'un million d'oliviers à moyen terme est actuellement en cours de réalisation. En revanche, l'organisation en aval de la filière oléicole demeure en attente de prise en charge. En effet, le volet relatif à la commercialisation de l'huile d'olive algérienne demeure le maillon faible de la chaîne. Il faut noter que dans son état actuel, le produit algérien peine à se positionner sur le marché mondial. Au niveau local, l'huile d'olive continue à alimenter les circuits informels tandis qu'elle est méconnue sur le marché international. En effet, les quantités que certains opérateurs ont pu commercialiser en dehors du territoire national ont été exportées en vrac avant d'être conditionnées et mises en emballage sous des appellations autres que nationales. Selon des statistiques officielles, 1% seulement de ces exportations a été conditionné au niveau local.