Les prévisions pour la récolte oléicole cette année sont plutôt à la tendance haussière. Contrairement à la précédente campagne où les résultats étaient plutôt faibles par rapport aux autres années (le litre d'huile d'olive coûtait d'ailleurs de 400 à 500 DA), l'année 2008 est placée sous de bons auspices. Les agriculteurs à travers l'ensemble du territoire national parlent plutôt d'un bon rendement. Même les Directions des services agricoles dans des prébilans déjà établis parlent d'une bonne récolte. Ce rendement est dû essentiellement, expliquent les spécialistes, aux conditions climatiques favorables, et à la baisse d'incendies, qui, habituellement, font des ravages dans les vergers oléicoles. Cela étant, malgré tous les efforts déployés par l'Etat en faveur du développement de cette filière, beaucoup de contraintes subsistent et se mettent en travers du rendement espéré. En effet, les méthodes archaïques encore utilisées pour la cueillette des olives ou la production de l'huile, prisée par beaucoup de consommateurs algériens et étrangers, ne sont pas pour améliorer la situation. De plus, le verger oléicole national partout se fait vieux et nécessite plus d'efforts pour son traitement. C'est, d'ailleurs, ce à quoi s'attellent les services agricoles ces dernières années. Un autre problème qui se pose avec acuité, notamment pour ce qui est de l'huile d'olive algérienne, est la rude concurrence des pays méditerranéens comme la Tunisie, le Maroc, ou l'Espagne. Malgré la saveur connue de cette huile et appréciée par tous, il n'en demeure pas moins que l'Algérie peine encore à placer ce produit sur les marchés internationaux. La question du label a été pourtant posée à plusieurs reprises au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Nous rappellerons qu'à l'occasion du Salon de l'oléiculture et de l'apiculture organisé quelques années auparavant au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, l'ex-ministre de l'Agriculture avait évoqué la labellisation qui doit être prise en compte pour imposer ce produit national sur les marchés étrangers. L'occasion avait été donnée aux agriculteurs de poser le problème de l'absence de soutien à l'exportation. Beaucoup ont dit qu'ils ont fait des tentatives dans ce sens mais en vain, la difficulté demeurant entière pour pénétrer les marchés occidentaux. Certains ont eu beaucoup de commandes provenant même de la Chine mais qui n'ont pu être honorées à cause de ce manque de soutien à l'exportation. Pour un renforcement de la filière, le ministère de l'Agriculture encourage les agriculteurs à intensifier les superficies plantées et ce, à travers l'ensemble du territoire national. Pour l'heure, environ 44% du verger national oléicole se concentre dans les wilayas de Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa. Cette dernière représente le premier verger national oléicole avec une superficie de plus de 50 000 ha de plantations, et quelque 5 millions d'arbres ainsi que 430 huileries. Il faut savoir que l'oléiculture couvre une superficie de 240 000 ha en Algérie, dont 80 % de la récolte est destiné à la production de l'huile. Il reste beaucoup à faire pour hisser cette filière à la place qui lui revient. B. A.