Le mouvement El Islah semble préoccupé par le retard accumulé dans l'élaboration des procédures juridiques relatives à la charte pour la paix et la réconciliation nationale, « plébiscitée » le 29 septembre dernier. La formation que préside Abdallah Djaballah, un des partis qui se sont engagés pleinement pour la réussite du projet présidentiel, demande l'accélération dans l'élaboration des textes de loi qui devront permettre l'application de la charte pour la paix et la réconciliation sur le terrain. « Les pouvoirs publics doivent accélérer les procédures juridiques qui devront accompagner la charte pour résoudre les dossiers relatifs à la crise qu'a vécue le pays durant la dernière décennie », a affirmé le bureau national d'El Islah dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction. Communiqué élaboré à l'issue de la réunion du bureau national du parti, tenue jeudi dernier à Alger. El Islah est le premier parti à exprimer ses préoccupations devant ce qui ressemble, de l'avis de plusieurs observateurs, à « un blocage au sommet du pouvoir », concernant la mise en application dudit projet. En effet, plus d'un mois après le référendum, aucun texte de loi n'a été promulgué pour traiter, au moins, l'une des nombreuses questions soulevées dans la mouture du projet du président Bouteflika. L'autre sujet débattu par le bureau national d'El Islah est le projet de loi de finances 2006, actuellement en débat à l'APN. N'ayant pas pu exprimer, mercredi dernier, la position du parti en plénière en raison du différend entre pro et anti-Djaballah au sein du groupe parlementaire, le bureau d'El Islah a réitéré son rejet de la politique adoptée par les pouvoirs publics. Le refus du gouvernement de prendre les initiatives pour améliorer la situation socioéconomique des citoyens en dépit de l'aisance financière du pays, engendrée par la hausse des cours du pétrole, a été contesté par le parti de Abdallah Djaballah. « Nous refusons la politique adoptée par les pouvoirs publics à cause de l'écart existant entre l'aisance financière et l'obstination du gouvernement à rejeter toute procédure tendant à améliorer le pouvoir d'achat des citoyens », a souligné le communiqué. Rappelant la situation sociale explosive, traduite par les nombreuses émeutes qui ont éclaté partout dans le pays, El Islah exhorte les autorités à prendre les mesures nécessaires pour remédier à cette situation « avant qu'il ne soit trop tard ». Concernant la situation interne du parti, bien que la crise persiste encore en son sein, les partisans de Abdallah Djaballah poursuivent la préparation des activités organiques en prévision des prochaines échéances. En sus de la campagne pour les partielles du 24 novembre en cours, ils annoncent la tenue, au mois de décembre prochain, d'une session ordinaire du conseil consultatif (madjlis echoura).