Il semblerait que les partis de l'Alliance présidentielle ne partagent pas la même position vis-à-vis de l'élaboration des textes d'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) se dit préoccupé par le retard accumulé dans la mise en oeuvre des dispositions relatives à ce texte, approuvé lors du référendum du 29 septembre 2005. «Les pouvoirs publics doivent accélérer les procédures juridiques permettant d'appliquer la charte sur le terrain», a déclaré, jeudi, le vice-président du MSP chargé des affaires politiques, M.Abdelmadjid Menasra lors d'un meeting animé à la salle Ibn Khaldoun. S'exprimant pour la première fois sur cette question à l'occasion de la célébration des événements du 11 décembre 1961, M.Menasra souligne que «le peuple, qui a dit oui pour la paix, veut voir des actions concrètes, et tout retard est considéré comme une trahison envers lui». Le Rassemblement national démocratique (RND) voit, par contre, l'évolution des choses autrement. Le porte-parole du parti, M.Miloud Chorfi, a indiqué jeudi, que la promulgation de lois relatives à la mise en application dudit projet «n´est pas une mince affaire et demande du temps. Cette charte comporte des axes importants intéressant l´ensemble des catégories affectées par la tragédie nationale». M.Chorfi qui était l´invité du forum de la chaîne II de la Radio nationale, précise qu´il s´attendait à la promulgation de «tout un arsenal de lois» entrant dans le cadre de la charte qui concerne les victimes du terrorisme, les disparus, les familles de terroristes et les terroristes repentis qui déploient des efforts pour leur réinsertion dans la société. Interrogé sur l´éventualité de soumettre certaines de ces lois à l´Assemblée populaire nationale (APN), le porte-parole du RND a déclaré qu´un travail est en train de s´effectuer dans ce sens. Selon lui, c´est le gouvernement qui est habilité à préparer ces lois. M.Chorfi a mis en exergue, à cette occasion, l´expérience de l´Algérie dans le domaine de la lutte anti-terroriste et le règlement des problèmes induits par ce phénomène à travers la charte. «Cette expérience a fait d´elle un modèle pour les autres pays confrontés au phénomène du terrorisme». Le Front de libération nationale (FLN), quant à lui, ne s'est pas encore prononcé sur cette question.