Ils étaient des milliers de manifestants à participer, hier, à Madrid, à une marche imposante pour rappeler aux dirigeants politiques de la péninsule Ibérique la responsabilité historique, politique et éthique de l'Espagne dans la situation imposée au peuple du Sahara-Occidental. Venus de toute l'Espagne, représentants de partis siégeant au Parlement, membres d'organisations syndicales, mouvements de solidarité avec le peuple sahraoui au niveau européen et espagnol et des personnalités du monde de la culture et des juristes ont assisté à cette action pour également dénoncer les pratiques répressives marocaines dans les territoires occupés du Sahara-Occidental. S'exprimant à l'ouverture de la conférence internationale de soutien au peuple sahraoui, tenue dans la capitale espagnole, le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, a souligné que « les accords de Madrid ont violé la légalité internationale et entaché le prestige de certaines nations civilisées qui ont contribué au progrès de l'Humanité, telle la France qui est intervenue militairement dans le conflit et continue aujourd'hui, au sein du Conseil de la sécurité de l'ONU, d'appuyer le Maroc, empêchant ainsi l'avènement de la paix dans notre région ». Les participants à cette conférence, ayant pour thème « 30 ans d'injustice et de souffrance ! 30 ans ça suffit ! Pour la décolonisation du Sahara-Occidental », ont été, par ailleurs, unanimes à souligner que l'unique voie pour le règlement du conflit du Sahara-Occidental est le référendum d'autodétermination. Le président de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui, Pierre Galand, a rappelé que les accords tripartites de Madrid, par lesquels l'Espagne cédait le territoire du Sahara au Maroc et à la Mauritanie, n'ont jamais été reconnus par les Nations unies et l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) et on n'en trouve nulle trace dans aucun document de l'Union européenne (UE). « Malgré le désengagement de la Mauritanie, qui a rendu caducs ces accords, s'il en était encore besoin, la reconnaissance de la RASD par l'OUA et la confirmation de cette reconnaissance par l'Union africaine (UA), l'Espagne maintient l'aspect formel d'un accord qui permet, aujourd'hui, au Maroc d'occuper illégalement le Sahara-Occidental et d'en exploiter les multiples ressources naturelles », a-t-il noté. De son côté, le président de la Fédération étatique des institutions solidaires du peuple sahraoui (FEDISSAH), Carmelo Ramirez, a estimé que le Plan Baker représente le consensus arbitré par la communauté internationale. « Il n'y a pas à explorer de nouvelles voies de consensus », a-t-il ajouté. Les représentants des autres partis ont abondé dans le même sens et exprimé leur solidarité avec le peuple sahraoui lors de cette conférence qui coïncide avec le 30e anniversaire des accords tripartites de Madrid, signés le 14 novembre 1975 entre l'Espagne, le Maroc et la Mauritanie, et qui scellèrent l'invasion militaire et le partage du territoire du Sahara-Occidental.