Ils sont venus de différents pays d'Europe, d'Afrique, voire d'Amérique, à Saragosse pour réitérer leur soutien indéfectible au peuple sahraoui. Les participants représentent des associations et des mouvements de solidarité, des organisations syndicales, des ONG, ainsi que la présidente du groupe parlementaire de Bruxelles. Les amis, les sympathisants, les militants de la cause sahraouie étaient quelque 600 personnes à prendre part à la 30e conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui, dont les travaux ont été ouverts vendredi soir dans le palais des congrès de la capitale d'Aragon, en présence du président de la Rasd. Des personnalités de réputation mondiale étaient également présentes à Saragosse, à l'image du sénateur américain Josephe Pitz, le sénateur belge et président de la coordination européenne de solidarité avec les sahraouis, M. Pierre Galand, ainsi que la présidente de l'intergroupe parlementaire européen du Sahara occidental. Placé sous le thème : “droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, pour un rôle plus actif de l'Europe dans le cadre des Nations unies”, le rendez-vous de Saragosse demeure une opportunité historique pour la communauté européenne et internationale afin de mettre un terme au mépris et aux violations incessantes de Rabat des résolutions onusiennes. Pendant trois jours, les participants auront à dresser le bilan des actions accomplies aussi bien dans les camps des réfugiés à Tindouf que dans les territoires occupés, ainsi que la définition du cadre des activités et des initiatives à prendre durant l'année prochaine. Les intervenants qui se sont succédé à la tribune officielle n'ont pas hésité à dénoncer la position du royaume qui se complaît dans la confrontation, défiant la communauté internationale. Le président de la coordination européenne de solidarité avec les sahraouis a insisté dans son intervention sur la nécessité de poursuivre la lutte jusqu'à l'indépendance du Sahara occidental. Pour lui, la question du front Polisario est un problème de décolonisation et rien d'autre. De son côté, le vice-président du parlement d'Aragon s'est attardé sur la mobilisation générale de la communauté européenne pour exercer des pressions sur les gouvernements soutenant encore le royaume chérifien. “L'Espagne est redevable au peuple sahraoui. Nous avons une dette envers le Sahara occidental.” Pour sa part, le président de la Rasd, fortement ovationné, est revenu sur les efforts déployés par la communauté internationale pour mettre au point un plan de décolonisation de la région du Sahara, et ce, dans le cadre des nations unies. Comme il n'a pas manqué de demander aux européens de désigner clairement le Maroc comme le principal blocage de toute solution au conflit sahraoui. “La nouvelle position de Rabat est une menace pour toute la région. La communauté internationale doit agir.” Au passage, il est revenu sur la courageuse position de principe d'Alger. L'Algérie est représentée par plusieurs associations de la société civile. Le président du comité algérien, M. Lamari, a précisé, quant à lui, que le principe du droit à l'autodétermination des peuples colonisés triomphera tôt ou tard au Sahara occidental. Après la plénière, les travaux se sont poursuivis dans les ateliers où se sont installés des groupes de travail devant rendre publiques hier après-midi les conclusions. Les Espagnols marcheront à Madrid La rencontre du président espagnol Zapatero avec le président de la Rasd de vendredi dernier à Madrid continue à faire couler beaucoup d'encre en terre ibérique. Les ONG espagnoles et autres associations de soutien au peuple sahraoui, qui dénoncent la déprogrammation du lieu devant abriter la réunion au sommet au siège du parti socialiste Psoe au lieu du palais gouvernemental de la Moncloa, comptent organiser dans les prochains jours une grande manifestation de protestation dans la capitale espagnole. Les milieux médiatiques espagnoles soulignent que la prochaine marche sera beaucoup plus importante que celle du 13 novembre où des milliers de personnes ont battu le pavé des grandes artères de Madrid. Les manifestants entendent demander à leur président des explications sur les raisons qui étaient à l'origine du changement du lieu de la rencontre. À cet effet, les initiateurs de la marche remettront au chef de l'exécutif espagnol un document dans lequel ils exigeront que toutes les rencontres politiques avec la direction du Front Polisario se tiennnent au palais de la Moncloa. R. H.