Le président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a déclaré vendredi à Madrid que “les accords de Madrid (de 1975) ont violé la légalité internationale et entaché le prestige de la France”, en référence aux accords tripartites du 14 novembre 1975, signés secrètement entre l'Espagne, le Maroc et la Mauritanie. Dans son intervention à l'ouverture de la Conférence internationale de soutien au peuple sahraoui, le chef de l'Etat sahraoui a indiqué que “les accords de Madrid ont violé la légalité internationale et entaché le prestige de certaines nations civilisées qui ont contribué au progrès de l'humanité, telle la France qui est intervenue militairement dans le conflit et continue aujourd'hui, au sein du Conseil de la sécurité de l'ONU, d'appuyer le Maroc empêchant ainsi l'avènement de la paix dans notre région”. La conférence coïncide avec le trentième anniversaire des accords tripartites de Madrid qui scellèrent l'invasion militaire et le partage du territoire du Sahara occidental. Des accords qui n'ont toujours pas été dénoncés par l'ancien colonisateur ibérique. Pour M. Abdelaziz, ces accords ont “déchaîné une guerre injuste” et obligé les Sahraouis à “livrer une guerre d'indépendance nationale dans des conditions très difficiles” au cours de laquelle des milliers de Sahraouis ont perdu la vie dans “les champs de bataille pour la liberté”. Le président de la RASD a en outre abordé la conduite du Front Polisario et les nombreuses concessions qu'il a faites, sans que l'ONU “fasse les pressions nécessaires sur le Maroc afin qu'il retourne sur la voie de la paix”, non sans avertir sur les conséquences de l'intransigeance marocaine. De son côté, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps), Mahrez Lamari, a interpellé les consciences, en affirmant : “Seule la légalité internationale doit primer” dans le règlement du conflit du Sahara occidental. “Nous sommes ici pour lancer un appel au Conseil de sécurité et à toutes les instances internationales, afin que des mesures urgentes soient prises pour protéger le peuple sahraoui contre les exactions graves et les violations des droits de l'homme perpétrées quotidiennement par les forces marocaines dans les territoires occupés”, a lancé ce responsable. Selon lui, l'heure est venue de “trouver une solution permettant de sortir de l'impasse”, en précisant que le “seul engagement valable accepté internationalement est le plan de James Baker”. M. Lamari a ainsi appelé le Conseil de sécurité et les Nations unies à “ramener le Maroc à la raison et à faire en sorte qu'il permette au peuple sahraoui de décider lui-même de son destin”. La conférence internationale de soutien au peuple sahraoui se tient, pour rappel, sous le thème “30 ans d'injustice et de souffrance ! 30 ans ça suffit ! Pour la décolonisation du Sahara occidental”. Elle a été suivie hier par une marche imposante dans la capitale espagnole pour rappeler aux autorités de Madrid la “responsabilité historique, politique et éthique de l'Espagne, compte tenu de son statut de puissance coloniale au Sahara occidental jusqu'en 1976”, dans le règlement du conflit. H. A./Agences