L'alerte rouge est décrétée à Annaba en raison de la circulation de faux billets, principalement les coupures de 1000 DA. La découverte en l'espace d'une semaine de deux liasses de 100 000 DA en coupures de 1000 DA – l'une à la Banque centrale d'Algérie (BCA) à la veille de l'Aïd El Adha lors d'un dépôt de fonds de la banque française BNP Paribas, l'autre avant-hier à l'agence 811 de la BNA – a attisé les craintes dans les différentes institutions financières de la wilaya de Annaba. Les éléments de la brigade économique de la sûreté de wilaya sont sur la brèche. Ils ont ouvert une enquête approfondie et ont d'ores et déjà entamé, selon la police locale, les auditions des clients et du personnel des banques concernées dans le but de remonter la filière et juguler ce trafic. Selon des sources bancaires, toutes les institutions financières de la wilaya ont été destinataires d'une mise en garde portant sur la circulation de grosses sommes en faux billets, notamment les coupures de 1000 DA. La même instruction, ajoutent-on, porte sur la nécessité de renouveler les détecteurs de faux billets classiques à l'ultraviolet par ceux de nouvelle génération activant à l'infrarouge (IR) avec une augmentation de leur sensibilité. En effet, selon Nabil Grid, expert en détection de faux billets, spécialisé en monétique de la société SABA : «Les compteuses de billets classiques (type Belarue System) détectent les faux billets sous les rayons ultraviolets (UV). Avec un vrai papier fiduciaire, certainement parmi les rouleaux destinés à l'Algérie et volés en France en 2006, et une haute qualité d'impression, l'ultraviolet ne peut pas les détecter. Seuls les équipements dotés de rayons infrarouges peuvent les déceler à travers leur encre.» Les caissiers sont les plus concernés par cette hantise. Constamment animés de suspicion de peur d'être leurrés, il leur arrive même de refuser des billets non signalés par les machines. Ne faisant pas confiance aux billets de banque, notamment les coupures de 1000 DA, ils prennent tout leur temps pour les compter, vérifier et scruter à la lumière noire de la lampe de Wood pour mettre en luminescence les fibres synthétiques. «Or, le papier des vrais billets, comme celui utilisé par les faux-monnayeurs, ne contient pas de fibres synthétiques. Il est fait essentiellement de cellulose, de coton et de fines fibres de papier de chromatogramme et ne doit normalement pas réagir à la lumière noire», explique Nabil Grid qui insiste, par ailleurs, sur la qualité classique des équipements bancaires permettant le passage des faux billets. En revanche, certains billets comme les euros portent également des impressions à l' HYPERLINK «http://fr.wikipedia.org/wiki/Encre_invisible» o «Encre invisible» encre invisible à la lumière naturelle qui deviennent visibles à la lumière noire. Au Crédit populaire algérien (CPA) de Annaba, les caissiers du guichet devises ont trouvé l'astuce : ils exigent de leurs clients d'inscrire les numéros des coupures, essentiellement en euros, sur un papier et de le joindre aux billets à chaque opération de versement. «Ainsi, nous sommes certains d'identifier le propriétaire des billets versés s'ils sont déclarés faux ultérieurement», explique un caissier.