Une mise en garde a été adressée le 16 février 2010 à l'intention du gouverneur de la Banque d'Algérie par le groupe japonais Billcon - spécialisé dans la fabrication et la commercialisation de machines de comptage - à travers son représentant au Maghreb (SABA), l'informant qu'un important volume de vrais faux billets est en circulation sur le marché national. «Un volume important de vrais faux billets est en circulation sur le territoire algérien, notamment les coupures en 1000 DA, dont la propagation n'a pu être éradiquée à ce jour», est-il écrit dans cette correspondance dont nous détenons une copie. Devant l'impuissance des pouvoirs publics à juguler le fléau, souligné par le groupe japonais, ce dernier avait soumis au gouverneur de la Banque d'Algérie des compteuses de billets de la série N-161 qui, selon toujours la même source, disposent d'une très grande capacité de détection de faux billets quels que soient l'origine et le degré de contrefaçon. Mieux encore, en l'assurant qu'aucune machine ne peut concurrencer la performance de son équipement, le groupe japonais avait invité le patron de la Banque d'Algérie à soumettre son produit à l'essai pour constater ses performances. Or, le gouverneur n'avait pas jugé utile de répondre aux Japonais, encore moins d'essayer leur équipement même si, quelques mois après, d'importantes sommes ont pu intégrer le circuit banquier à travers les mailles des machines de contrôle classique que les banques algériennes utilisent. Pire, depuis que l'alerte a été donnée à travers plusieurs cas de découverte de liasses en faux billets détectées généralement au niveau de banques à jour en matière de fiabilité d'équipement de contrôle, la Banque d'Algérie a paniqué en acquérant 3000 scanners manuels (Lampe de Wood) au lieu de compteuses de billets performantes. Elle a répercuté la faille aux autres banques, même si plusieurs de ces dernières disposent de faux billets en coupures de 1000 DA émanant de la Banque d'Algérie elle-même, dont celle de la wilaya de Annaba. «Nous avons détecté à maintes reprises de faux billets émanant de la Banque d'Algérie de Annaba. Nous disposons même du ticket de la liasse, à exhiber à toutes fins utiles», confirment plusieurs banquiers.