Un quinquennat ne suffit pas pour goudronner deux kilomètres de route. Un triste constat observé à travers de nombreuses localités où les citoyens ont recours à la fermeture des routes ou des sièges d'APC pour dénoncer la non prise en charge de leurs revendications. Les programmes de développement annoncés depuis années, avec d'énormes dotations budgétaires, sont démentis par une réalité qui montre une dégradation continue des conditions de vie de la population. Les grands projets destinés notamment à la rénovation des routes et l'amélioration du cadre de vie dans les agglomérations sont tous confiés aux services déconcentrés de l'Etat. C'est l'administration de wilaya qui est chargée de piloter des opérations dotées de dizaines de milliards de centimes au profit des communes. Les montants de ces budgets sont régulièrement rappelés par les autorités à chaque réunion ou rencontre avec la presse. Cependant, sur le terrain, les opérations lancées restent insignifiantes, alors que les études sont faites depuis des années. Rien ne bouge, si ce n'est dans le sens de la régression, et de la détérioration des conditions de vie des citoyens. Ces derniers expriment leur colère par des actions de protestations énergiques dans le but d'attirer l'attention des pouvoirs publics et obtenir ne serait-ce que des engagements pour débloquer les projets. Dans ces moments de tension, les élus locaux sont en proie à une grande solitude. Les programmes sont détenus par l'administration de wilaya, et la colère est concentrée sur les élus. Un président d'APC illustrera cette situation intenable en précisant que sa commune a reçu deux milliards de centimes en PCD (programme communal de développement), alors que le programme d'amélioration urbaine géré par la direction de l'urbanisme de wilaya s'élève à près de cent milliards de centimes. Ces budgets ne sont pas confiés à la mairie mais ils ne sont pas pour autant dépensés par l'administration de wilaya. Des attentes de la population non satisfaites, d'un côté, et des projets qui dorment dans les tiroirs de l'administration. Tout cela pour aboutir à des manifestations de rue et des cordons de police pour parer aux débordements. En réalité, ni les directions de wilaya, ni les APC ne sont dotées de moyens humains, techniques, pour engager et assurer le suivi des nombreux programmes de développement affectés par l'administration centrale. Cela est un autre aspect de la problématique qui n'a pas encore trouvé de solution.