Après maintes tentatives, l'association de quartier a avoué son impuissance à stopper le phénomène. Ne démentant pas l'adage qui dit: «Chassez le naturel, il revient au galop», des ménagères de la cité Djamel Abdennacer (communément appelée Ciloc) se refuse toujours à abandonner l'un de ses exercices favoris: balancer, par les fenêtres et les balcons, sacs d'ordures et autres détritus de toutes sortes. Et, à ce jeu assez incroyable en soi, le compte est vite fait sachant que près de 700 familles cohabitent depuis plus de 40 ans dans ces immeubles de 13 étages. La délation n'étant pas de mise dans cette cité, des habitants se contenteront au mieux de nous livrer de vagues informations, du genre: «On entend le soir les sacs d'ordures s'écraser sur le sol; ils semblent provenir des étages supérieurs». Convaincus que seul le couperet de la sanction pourrait régler le problème, d'autres ne comprennent pas que la police de l'environnement ne joue pas son rôle en prenant les mesures à l'encontre des responsables de ces pratiques. «Pas si facile!», rétorque un chef de familleconscient que l'absence du sens civique ne peut être combattue que par des actions d'éducation et de sensibilisation de longue haleine. «Quand on veut, on peut», ajoute-t-il, s'appuyant sur l'aspect avenant du versant supérieur de la cité, du côté recto des façades donnant sur l'avenue principale. A contrario, le verso des immeubles, à savoir derrière les façades cachées aux yeux des passants, le spectacle est tout simplement hallucinant. Et pour cause. Voir des tonnes de détritus là où elles ne devraient pas être n'est pas chose courante, et c'est le moins qu'on puisse dire. Des pratiques qui se banalisent S'il n'a rien d'exceptionnel pour les riverains habitués depuis des décennies à ces scènes d'un autre âge, le spectacle offert aux personnes en transit dans cette cité a de quoi choquer. Et c'est peu dire. Dans son combat pour mettre un terme à ces pratiques inqualifiables, l'association de quartier, Ettahadi, n'a ménagé aucun effort, nous dit-on. Des actions de sensibilisation menées tambour battant auprès des habitants de la cité et des services communaux de proximité, jusqu'aux réunions périodiques tenues en présence des chefs de famille, en passant par la distribution de tracts appelant au respect du cadre de vie, l'association Ettahadi aura tout tenté, mais apparemment sans résultat. Seul point positif, la réhabilitation des cages d'escalier, une action réalisée via la mise en œuvre d'opérations de volontariat menées avec les jeunes du quartier. Pour ce faire, les uns ont usé de leurs biceps, les autres d'un savoir-faire manuel, notamment pour réaliser les travaux de maçonnerie et peinture ainsi que ceux d'électricité pour ce qui est de la rénovation des minuteries. Un bel exemple d'action communautaire sur lequel d'autres comités de quartier devraient s'appuyer pour réhabiliter leurs immeubles ou leur environnement immédiat. Reste pour cette association à convaincre les ménagères de ne plus jeter leurs ordures par les fenêtres. Mais là, c'est une autre histoire. «Reste pour l'autorité communale à tenir ses promesses et surtout l'engagement pris auprès de l'association d'engager des travaux de réhabilitation au niveau du bâtiment A, le goudronnage des parties communes et l'aménagement d'espaces verts, sans compter la réparation des canalisations d'assainissement et le nettoyage des caves», tient à préciser un habitant parmi les plus anciens de la cité.