Le professeur Ahmed Djebar, ancien ministre de l'Education, spécialiste de l'histoire des sciences islamiques à l'université de Lille, a animé, avant-hier, à l'université Emir Abdelkader, une conférence intitulée Les sciences arabo-islamiques de l'héritage gréco-indien à la renaissance européenne. Devant un public attentif, il s'est étalé sur l'âge d'or des sciences arabes, mettant en exergue l'apport des civilisations grecque et indienne en médecine, en mathématiques et en astronomie. «Les premières traductions d'ouvrages scientifiques grecs et indiens ont été réalisées à l'époque des Abassides (754-883), celle des conquêtes des savoir-faire et des savoirs savants», a-t-il affirmé. Citant les ouvrages d'Ibn Rochd, Ibn Sina, Al Khawarzmi, Ibn Nafis et Ibn Khaldoun, Ahmed Djebar notera que l'importance de cet héritage ne sera reconnue, par les occidentaux, qu'au milieu du 19ème siècle. «La société arabo-musulmane des 9ème et 10ème siècles était plus moderne que celle où nous vivons aujourd'hui», a-t-il fait remarquer. Il évoquera en guise de conclusion, que «la pax islamica, créée par l'empire musulman, un empire-monde, a permis le transfert vers l'Europe, à partir du 12ème siècle, de centaines d'ouvrages scientifiques arabes traitant de la médecine, de la philosophie, des mathématiques, ou d'astronomie, qui ont largement contribué à la renaissance de la civilisation occidentale».