Le ministre sud-coréen de la Défense, critiqué pour la réponse de Séoul aux bombardements de Pyongyang, a démissionné hier «pour endosser la responsabilité d'une série récente d'incidents». Le gouvernement sud-coréen a été la cible, hier, de critiques acerbes de la part d'une partie de la presse et d'hommes politiques, qui l'accusent de faiblesse face au Nord après le bombardement mardi par la Corée du Nord d'une île sud-coréenne ayant fait quatre morts. Pyongyang a tiré 170 obus visant l'île sud-coréenne de Yeonpyeong : 90 sont tombés en mer et 80 ont semé le chaos sur l'île. Les forces sud-coréennes ont riposté par 80 tirs d'obus. Ce nombre a été jugé trop faible par des élus à Séoul, qui ont émis des critiques également envers le temps de réaction de l'armée qui aurait permis aux forces de Pyongyang de réaliser deux vagues de tirs. Un ancien ministre de la Défense, Kim Jang-soo, rallié au parti politique du président Lee, a qualifié de «décevante» la réaction de l'armée et estimé, tout comme d'autres parlementaires, que les forces sud-coréennes auraient dû immédiatement engager des avions de combat, capables de neutraliser les pièces d'artillerie nord-coréennes. Une décision qui, selon le ministre Kim Tae-Young, aurait pu déclencher «la guerre totale». Face à ces critiques, le président sud-coréen, Lee Myung-Bak, a annoncé hier que son pays allait adopter des «mesures nécessaires» pour «renforcer la sécurité nationale» et réagir de façon plus ferme en cas de nouvelle agression armée de la Corée du Nord. Regrets de la Chine «Nous ne baisserons jamais la garde et nous nous préparerons à la possibilité d'une quelconque provocation par la Corée du Nord», a-t-il déclaré, lors d'une réunion d'urgence sur la sécurité, selon le bureau présidentiel. «Les règles d'engagement (militaire en cas d'attaque ennemie, ndlr), qui sont considérées comme relativement passives, vont être complètement révisées», a indiqué un communiqué de la présidence sud-coréenne. Les troupes de terrain seront renforcées «de manière drastique», y compris celles stationnées sur les cinq îles de la mer Jaune au nord-ouest de la Corée du Sud, a ajouté le bureau. La présidence va également annuler un plan de réduction du corps des marines, adopté en 2006. En outre, des manœuvres aéronavales vont être effectuées, avec les Etats-Unis, qui avaient affiché mercredi leur soutien sans faille à la Corée du Sud, de dimanche à mercredi prochains en engageant le porte-avions George Washington. Ces exercices militaires étaient, selon un communiqué des forces américaines en coréen, prévus avant l'attaque «non provoquée» de mardi. La Chine qui s'est refusée de condamner son allié nord-coréen, se contentant d'exprimer «ses regrets et sa peine», s'est dite «préoccupée» par ces prochaines manœuvres, a déclaré hier un porte- parole du ministère des Affaires étrangères. La Chine «s'oppose à toute action qui mine la paix et la stabilité dans la péninsule» coréenne et «exprime sa préoccupation» face à ces manœuvres, a déclaré Hong Lei.