Le phénomène renseigne sur le non-respect des normes de construction par certaines entreprises, en l'absence d'un contrôle rigoureux de la part de la direction de l'urbanisme. A près avoir constaté l'affaissement de quatre blocs de 50 logements, lors d'une récente visite au site de Mezghitane, le wali de Jijel, Ali Bendrici, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour situer l'incidence de ce phénomène sur la réalisation de ces immeubles, implantés sur l'un des sites les plus convoités de Jijel, et qui se trouvent menacés d'effondrement avant même leur occupations. Cette affaire n'est pas sans rappeler le scandale des blocs fissurés à la cité de Tabriht, supposée être le noyau de la nouvelle ville d'El Milia. Devant le risque d'écroulement de plusieurs blocs fissurés dans cette cité, ce même responsable avait ordonné l'évacuation de 70 logements, il y a un mois, à la faveur de sa première sortie sur le terrain après son installation à la tête de la wilaya. Avant cette décision, ce sont deux autres blocs de 60 logements qui ont été évacués de leurs occupants pour les mêmes motifs. A signaler aussi qu'au niveau de cette même cité de Tabriht, de nombreuses familles qui disent vivre dans des conditions angoissantes, à cause de ces fissures, sont toujours dans l'attente d'un hypothétique relogement. Deux blocs affaissés de 30 appartements sont restés inoccupés en raison de ce phénomène, dont on dit qu'il est en rapport avec la nature du sol instable, sur lequel plus de 500 logements ont été construits. Avec le début d'affaissement de certains blocs au site de Mezghitane, c'est tout le secteur de l'habitat dans la wilaya de Jijel qui se trouve éclaboussé par ces défaillances en matière de normes de constructions. A El Milia, 130 appartements flambants neufs, destinés à une prochaine distribution, ont servi de solution de rechange pour caser les familles occupant les blocs fissurés. Cette opération n'a fait qu'aggraver le déficit en logement et accentuer le désarroi des mal-logés dans cette commune qui en compte 3 000, selon une source bien informée. En tout, ce sont 160 unités qui se trouvent désormais hors d'usage à la cité de Tabriht à cause des fissures.