Alors que les oléiculteurs continuent à travailler de manière traditionnelle, les efforts de développement et d'extension de cette culture restent inefficients. Les pouvoirs publics ont à lever les contraintes liées au foncier agricole en optant pour la concession des terres. C'est à partir d'une huilerie dans la commune de Medjez Sfaâ, dans la daïra de Bouchegouf, que le lancement de la campagne collecte et trituration des olives a été donné avant-hier, dans la wilaya de Guelma. Le choix de la date n'est pas fortuit puisqu'il coïncide avec la journée mondiale de l'olive. Les variétés d'olives prédominantes dans la région sont la blanquette (cueillette tardive) et la rougette (cueillette précoce). Sur les lieux, étaient présents une dizaine d'agriculteurs venus des zones dites à fort potentiel: Aïn Ahsaïnia, Bouchegouf, Medjez Sfaâ, Oued Cheham, Aïn Benbeïda, Héliopolis et El Fedjoudj. Ils y ont exposé leurs produits, olives et huile d'olive. Les directeurs des services agricoles et de la conservation des forêts ont dressé, à cette occasion, une situation peu reluisante. «Le potentiel oléicole de la wilaya est estimé à 7 865 ha, dont 5 100 en production», nous déclare le directeur des services agricoles. Et d'ajouter: «Les prévisions de production pour la campagne collecte et trituration 2010-2011 devraient atteindre 70 700 q d'olives. Nous espérons des rendements moyens de 16,5 l/q pressé, soit une production totale de 11 634 hectolitres.» Bien évidemment, les chiffres avancés par le DSA sont purement théoriques, puisque, à ce jour, aucun travail en profondeur n'a été clairement dégagé, tel le nombre de sujets en production et la nature juridique des terres sur lesquelles ils sont plantés. Combien d'agriculteurs sont intéressés par la culture oléicole ? Sont-ils disposés à entretenir leurs oliviers centenaires et de procéder au greffage des oléastres ? A entendre le directeur de l'agriculture et celui des forêts, les choses ne sont pas aussi simples que cela. Dans cette optique, le DSA nous déclare: «Le ministère de l'Agriculture a piloté une opération de greffage des oléastres durant les années 2000 et 2001 mais il n'y a pas eu de répondant et l'opération s'est soldée par un échec. Depuis rien n'a été fait en ce sens. Les agriculteurs ne s'intéressent plus au travail de l'olivier.» Et d'enchaîner: «Il faudrait penser à donner en concession des terres de l'Etat sur lesquelles peuvent être engagées ces actions.» Quant au directeur des Forêts, il nous annonce: «Nous avons un programme de développement de l'oléiculture au niveau de la circonscription des forêts de Bouchegouf pour le quinquennal 2010-2014. Sept communes de la région sont touchées: Dahoura, Oued Cheham, Bouchegouf, Medjez Sfaâ, Oued Fragha, Aïn Benbeïda et Hammam N'bails. Ainsi une superficie globale de 1 607 ha a été réservée à ce programme, comprenant un volet extension oléicole avec 1 107 ha, et 500 ha d'oléastres sur des terres de l'Etat.» Notons à titre informatif, lors de cette journée, la présence de deux fellahs des wilayas de Souk Ahras et Tébessa, venus à l'huilerie pour presser leur première récolte. Celui de Souk Ahras nous déclare réaliser des rendements moyens ne dépassant guère les 12 l/q. Ce dernier nous avouera utiliser une technique ancestrale, le fellah de Tébessa a opté, nous dit-il, depuis plusieurs années pour la cueillette à la main, laquelle se traduit par de bons rendements frisant les 30 l/q d'olives.