Le déficit en moyens de transport est chronique pour les habitants des mechtas éloignées. Située à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la daïra de Zighoud Youcef, la commune de Béni H'midène, qui compte 9 000 habitants, semble aujourd'hui pallier ses échecs successifs en voulant, coûte que coûte, garder son cachet agricole, ce qui a fini par lui faire perdre toute vocation. Les habitants, qui se disent victimes de l'exclusion et de la pauvreté, déplorent à ce titre les choix des autorités de la wilaya, car leur commune n'a bénéficié, depuis des décennies, d'aucun projet de développement notable. Un habitant dira à ce propos: «On se sent coupés du reste du monde. Nos préoccupations immédiates s'articulent autour des moyens de transport très insuffisants. Pour rejoindre Constantine, il faut passer par Zighoud Youcef ou Didouche Mourad, dans la plupart des cas au moyen de taxis clandestins. Les pannes d'électricité très fréquentes, durent parfois plusieurs heures.» En plus du chômage endémique, qui touche une grande partie de la population avec un taux estimé à 35%, selon les chiffres fournis par la daïra de Zighoud Youcef, cette commune souffre de l'enclavement, surtout, comme il a été relevé plus haut, du fait du manque de transport. Les habitants qui activent en dehors de la commune, éprouvent les pires difficultés à rejoindre leurs postes de travail. Nombre d'élèves ont dû quitter les bancs de l'école, notamment les jeunes filles en cycle secondaire. Cette commune compte seulement neuf écoles primaires, un CEM, et un lycée, récemment réceptionné, qui résout en partie le problème des déperditions scolaires. Pour ce qui est de la couverture sanitaire, la commune dispose d'une polyclinique et de deux salles de soins, mais c'est en matière de logement social que le déficit est le plus grand. La demande est estimée, selon les services de la daïra de Zighoud Youcef, à plus de 500 logements, alors que la commune n'a bénéficié juque-là que de quotas très insuffisants.