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Les enfants nés sous X n'ont aucun statut Mounia Meslem. Avocate, membre du Conseil national de la femme et la famille, secrétaire générale de l'association Rachda
-Existe-t-il des textes de loi protégeant les enfants nés sous X ? Ont-ils un statut ? L'Etat algérien préserve ces enfants. Des institutions sont prévues pour les accueillir. L'Etat doit les nourrir et les protéger jusqu'à leurs 18 ans, il en est responsable surtout lorsqu'ils ne sont pas placés dans des familles d'accueil. Le droit pénal prévoit des sanctions pour maltraitance. Mais ce n'est pas suffisant. Les enfants nés sous X n'ont aucun statut. En Algérie, il manque une loi qui protège les enfants en général, et les enfants nés sous X en particulier. Ces derniers sont, en réalité, placés dans des pouponnières jusqu'à l'âge de 12 ans, puis ils sont transférés vers d'autres centres. Mais à 18 ans, ils se retrouvent livrés à eux-mêmes. -Que deviennent ces enfants à leur majorité ? Lorsqu'ils ne sont pas placés dans une famille d'accueil, ces enfants, le jour de leurs 18 ans, sont mis à la porte. Ils doivent affronter la rue du jour au lendemain. Souvent, ces filles et garçons tombent dans la prostitution et la délinquance. Aucune mesure n'est prévue pour les accompagner ou les intégrer dans la société. Sans nom ni famille, ils se retrouvent dans la rue. -L'enfant né sous X a-t-il le droit de connaître un jour l'identité de sa mère biologique ? Non, il n'a pas ce droit. Un enfant né sous X ne connaîtra jamais l'identité de sa mère biologique. -La loi sur les tests ADN pour faire reconnaître la paternité encouragera-t-elle les mères à garder leurs enfants ? Oui, je pense que cette loi est une grande avancée pour les mères célibataires. Ce projet peut aider aujourd'hui à donner le nom du père à l'enfant, ce qui encourage les mamans à garder leurs enfants. Et surtout, cela préservera la vie future de l'enfant. Même si le père peut toujours rejeter la paternité. -Que prévoit la loi lors de la maltraitance des enfants ? La loi est très sévère à ce sujet. Les sanctions peuvent aller de cinq ans à la perpétuité lorsqu'il y a dommages irréversibles. Cependant, il manque une loi pour permettre à toute personne de dénoncer des maltraitances. Même si cette personne est un simple passant ou un témoin. -Douze enfants sont morts à l'hôpital de Djelfa depuis janvier 2010, dont neuf à la suite d'une déshydratation. Les responsables parlent de négligence. Qu'en pensez-vous ? C'est scandaleux. Le médecin, en constatant une négligence, est obligé de faire un rapport. Et puis, douze morts en moins d'une année, cela doit faire l'objet d'une enquête. Les sanctions doivent être sévères. Car ces enfants n'ont personne pour les protéger ou dénoncer leur situation. Ils sont sous la protection de l'Etat. Et ses représentants, tels que le directeur de l'action sociale, doivent assumer leurs responsabilités.