Après son classement par l'Unesco comme patrimoine de l'humanité en 1992, la Casbah bénéficie, enfin, d'un plan permanent de mise en œuvre du secteur de sauvegarde. Conçu et réalisé par le Centre national des études et recherche en urbanisme (CNERU) et chapeauté par la Direction de la culture du ministère de la Culture, ce plan été discuté, hier, à la salle du Conseil populaire de la ville d'Alger (CPVA) par tous les acteurs intervenant de près ou de loin dans la sauvegarde de la Casbah. Les membres de la Fondation Casbah, les associations activant dans le domaine de la préservation de la Vieille Dame et les secteurs de l'Environnement, des Transports sont venus nombreux pour enrichir les débats. Ce plan permanent a pour objectifs, comme le rappellera Mme Badia Sator, directrice de la culture, de fixer les règles générales et les servitudes d'utilisation des sols, des conditions architecturales, les biens culturels immobiliers. C'est avec l'avènement de la loi 98.04 relative à la protection du patrimoine et plus précisément son chapitre III, que la notion de secteur sauvegardé est née, a affirmé M. Mourad Bouteflika, architecte et directeur de la restauration au niveau du ministère de la Culture. Mais ce n'est qu'en 2003 qu'a été promulgué le décret exécutif N°03-324 du 5 octobre 2003 relatif aux modalités d'établissement du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés, et enfin l'année 2005 pour que soit promulgué le décret exécutif N°05.173 du 09 mai 2005 portant création et délimitation du Secteur Sauvegardé la «Casbah d'Alger». Mme Houria Ould Hattabi, architecte et chef de projet au CNERU, a indiqué que ce plan permanent a nécessité un travail colossal de la fin novembre 2006 à décembre 2009. Outre les architectes, il a mobilisé des sociologues, des spécialistes en environnement, des géotechniciens, des historiens, des hydrotechniciens, des spécialistes en travaux publics etc. Une fois ce plan permanent approuvé par la wilaya d'Alger, il sera appliqué directement sur le terrain sur la base du règlement élaboré par cette étude ainsi que les manuels techniques et de matériaux de construction. Comme mesures d'urgence, 394 maisons ont été stabilisées, a souligné Abdelwahab Zekagh, architecte restaurateur et chef du projet du plan permanent de mise en œuvre du secteur de sauvegarde de la Casbah. Par ailleurs, il a été procédé à la protection des ruines et des espaces vides, la réparation des fuites d'eau et le curage des puits et des djebs et l'évacuation des déblais et gravats par 150 entreprises, pour une enveloppe avoisinant les 680.000.000 dinars.