Après l'adoption samedi dernier, par l'Apw d'Alger, du plan permanent de la sauvegarde et de la mise en valeur du secteur sauvegardé de La Casbah d'Alger (PPSMVSS), la direction de la culture de la wilaya d'Alger, comme nous l'a indiqué Mme Satour, la directrice, procédera prochainement à l'entame des démarches de mise en conformité dudit plan avec la loi relative à la protection du patrimoine de juin 1998 et ses textes d'application, notamment le décret exécutif portant modalités d'établissement du PPSMVSS d'octobre 2003 et le décret exécutif du 9 mai 2005 portant création du secteur sauvegardé de La Casbah. Ce texte, faut-il le souligner, n'est venu que sept ans après la promulgation de la loi 98, alors que celle-ci prévoyait dans son article 42 la création et la délimitation de ce type de secteurs sauvegardés. Une réunion du comité mixte, regroupant des représentants du ministère de la Culture et de la wilaya d'Alger, devrait intervenir dans les prochains jours, où sera vraisemblablement tranchée la question de la sélection d'un nouveau bureau d'études ou alors conforter le Centre national d'études et de recherche en urbanisme (Cneru) dans le travail qu'il avait déjà entamé. Rappelons que ce dernier est l'auteur du plan de sauvegarde et de mise en œuvre qu'il a été chargé d'élaborer en décembre 1999 par la wilaya d'Alger, dont le montant du contrat d'étude s'élève à une valeur de 11 millions de dinars. La directrice de la culture confirme que la question du choix du bureau d'études sera en effet au menu de la prochaine réunion, où seront aussi décidées les voies à prendre : consultation restreinte ou avis d'appel d'offres. Compte tenu de la « considération » dont jouit le travail exécuté jusque-là par cet établissement auprès des responsables du secteur, il est à prévoir son maintient dans ses présentes missions, même si la direction de la culture d'Alger a déploré, dans une correspondance adressée au SG de la wilaya en février dernier, le fait « qu'aucun document concernant l'étude effectuée par le Cneru » n'existe à son niveau et seuls lui sont communiqués le règlement général et le manuel typologie des composants morphologiques. Manque de coopération, ou est-ce la conséquence directe de l'éparpillement et la multiplication d'intervenants sur le dossier de La Casbah ? Le travail de mise en conformité a été commandé par la ministre de la Culture, comme l'indique le procès-verbal de la réunion du comité mixte du 19 février dernier. La première phase de travail, consistant à la prescription du plan de sauvegarde par délibération de l'Apw, a été accomplie la semaine dernière. Laquelle Apw a eu déjà à approuver le même plan en mars 2004, « mais à cette période, dira Mme Sator, nous n'avons pas eu encore le décret créant et délimitant officiellement le secteur sauvegardé de La Casbah ». Un cafouillage qui a néanmoins permis d'étendre la superficie des zones à protéger, soulignera la directrice de la culture. L'actuel périmètre intègre en plus de celui déjà classé, le territoire de Sidi Abederrahmane, la DGSN et le lycée Emir Abedlkader. Questionnée sur la rumeur faisant état d'un éventuel déclassement du site de La Casbah, - le site a été classé en décembre 1992 sur la liste du patrimoine mondial-, Mme Satour révèle que « le rapport élaboré par un expert de l'Unesco, en visite dernièrement sur les lieux était très positif ». On n'en saura pas plus, car, dit-elle, « je ne suis pas habilitée à vous répondre à ce sujet ».