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«Le développement des énergies renouvelables suppose le volontarisme gouvernemental» Francis Perrin. Directeur de la rédaction du magazine Pétrole et Gaz Arabes
- L'Algérie dispose d'un énorme gisement solaire, mais la question qui s'impose est celle de savoir si le pays parviendra, d'ici 20 ans, à produire à partir des énergies renouvelables les mêmes quantités d'électricité produites actuellement à partir du gaz naturel, un objectif annoncé, hier, par le ministre de l'Energie et des Mines ? Le ministre de l'Energie et des Mines a lui-même parlé d'un «énorme défi» et c'est bien ce dont il s'agit. Certes, le futur programme s'inscrira dans le long terme puisqu'il est prévu pour 20 ans. Cependant, malgré cette durée, l'objectif consistant à produire à partir de sources renouvelables la même quantité d'électricité que celle produite actuellement à partir du gaz naturel demeure très ambitieux. A ce jour, nous ne disposons pas d'informations techniques et économiques détaillées, notamment les filières qui seront privilégiées, le montant des investissements prévus, les incitations qui seront mises en place pour encourager ceux-ci et l'organisation industrielle envisagée, pour dire si cet objectif est réaliste ou pas. Ce qui est clair, c'est que l'Algérie entend montrer à travers ces déclarations une forte volonté politique pour s'engager résolument sur la voie d'un développement accéléré des énergies renouvelables à partir d'abondantes ressources nationales et de diverses coopérations internationales. On sait très bien que le développement des énergies renouvelables suppose ce volontarisme gouvernemental et ceci est valable en Algérie comme ailleurs. A ce stade, le message est d'abord politique. Ce qui est affirmé, c'est une volonté de figurer parmi les leaders dans ce secteur. Nous verrons dans quelques semaines si le plan proposé sera effectivement à la hauteur des ambitions affichées aujourd'hui. - Pensez-vous que la stratégie de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui tentait de vendre l'idée de l'énergie nucléaire, vient d'être enterrée par cette nouvelle politique qui se base désormais sur le développement des énergies renouvelables ? On ne peut pas dire que la volonté de lancer un programme très important pour les énergies renouvelables signifie forcément l'abandon des ambitions nucléaires de l'Algérie. Rien n'a été dit en ce sens et ces programmes ne sont pas contradictoires. Il y a par contre des différences importantes sur le plan des investissements requis, des délais de mise en œuvre opérationnelle et des compétences existantes en Algérie. De nouveaux projets dans le secteur des énergies renouvelables peuvent être réalisés bien plus rapidement que des centrales nucléaires. Le ministre de l'Energie et des Mines souligne clairement que les énergies renouvelables occuperont une place beaucoup plus importante dans la politique énergétique nationale que cela n'a été le cas récemment, mais le nucléaire n'est pas hors jeu.