Les risques de contamination de l'huile par les mouches sont réels, car les larves creusent un canal et provoquent le pourrissement de l'olive. Située dans la commune de Boumia, dans la daïra d'El Maâdher, à l'orée d'une petite oliveraie qui lui est rattachée, l'huilerie «Fatima», unique dans la région, tourne en H24, arrivant à traiter une moyenne de 35 q d'olives par jour. Un rythme qui présage une bonne récolte. Si l'on s'en tient aux déclarations de Mebarki Ayachi, agriculteur venu de la commune de Sofiane (N'gaous), rencontré sur place, «cette année est de loin meilleure que l'année dernière». Cet exploitant d'une oliveraie de 2,5 ha de superficie, -soit 180 arbres,- arrivant à peine à cacher la satisfaction qui se lisait sur son visage (comme pour chasser le mauvais œil), il nous annonce qu'il a pu récolter 100 q. Et de préciser: «Je peux obtenir une moyenne de 20 l par quintal.» Yacine Benchadi, un genre de contremaître, nous explique que l'huilerie traite non seulement la récolte de la wilaya de Batna, mais également celles de Khenchela et de Biskra. Ainsi, dans une cour d'une propreté irréprochable, des bacs énormes, d'une capacité de 1 et 2 q sont alignés, en attente d'être tractés vers l'intérieur où deux jeunes personnes munies de casques antibruit, supervisent le déroulement de l'opération de pressage. A côté de la salle des machines, se trouve une autre grande salle où sont rangés des bidons de 2,5 et 10 litres remplis d'huile prête à la consommation. Les déchets sont rejetés au moyen d'un gros conduit vers l'extérieur, feuilles et queues d'un côté et noyaux de l'autre. «Une partie des noyaux sert de combustible à la chaudière et l'autre est compostée pour servir d'engrais. Les feuilles sont elles aussi transformées en engrais», dira Yacine Benchadi, histoire de dire que rien ne se perd. Quant au premier responsable de l'entreprise, Benchadi Sebti, en connaisseur avéré, il évoque le problème des risques de contamination de l'huile par les mouches. «La mouche, explique-t-il, pique l'olive et pond ses œufs. Les larves creusent un canal et pourrissent l'olive de l'intérieur et finissent par contaminer l'huile.» Les services agricoles, selon le même responsable, ont les moyens de détecter les vols de mouches et d'en définir la direction ; ensuite ils informent les agriculteurs dont les exploitations se trouvent sur leur itinéraire par voie de presse ou via la radio locale pour qu'ils prennent les mesures adéquates: traiter l'oliveraie avec un pesticide spécial. La récolte est également menacée par les étourneaux. «Nous devons avoir l'autorisation d'utiliser des fusils pour faire fuir ces volatiles voraces, friands d'olives », disent ces agriculteurs.