L'Office national algérien du tourisme (ONAT) est-il pour l'amendement de l'article 4 de la fameuse loi française du 23 février 2005 louant les bienfaits de la colonisation française en Afrique du Nord, et plus particulièrement en Algérie ? La réponse semble être oui, puisque cet Office, chargé notamment de promouvoir la destination Algérie, rend hommage, à travers son site Internet officiel, à la présence française en Algérie de 1830 à 1962 et ses «nombreux bienfaits». L'internaute aura l'impression que l'ONAT a eu recours au procédé «copier coller» à partir d'un site confectionné par des pieds-noirs ! L'exemple le plus révélateur concerne surtout la ville des Roses où il est mentionné que «L'époque coloniale représente l'âge d'or de la ville de Blida. Des quartiers entiers sont reconstruits et font désormais la fierté des Blidéens… La ville connaît aussi un développement florissant dans le domaine agricole (durant l'époque coloniale)...», lit-on sur le site en question. Même les appellations des rues et des places publiques n'ont pas été actualisées, à l'instar de l'ex-place Clémenceau portant pourtant, depuis 1962, le nom de la place du 1er Novembre, une date ô combien symbolique pour les Algériens ! L'Office en question a cité aussi l'existence d'activités culturelles à Blida, lesquelles n'existent plus depuis l'indépendance du pays. Parallèlement, aucune présentation de la ville de Blida, avant 1830 ou après 1962, n'a été faite par les rédacteurs du site web de l'ONAT. C'est comme si l'existence de la ville des Roses était impérativement liée à la présence française en Algérie, alors que cette ville a bel et bien été fondée au XVIe siècle par le saint homme Sid Ahmed El Kebir. Même chose pour la ville d'Alger où la période turque et toutes celles qui l'ont précédée ont été complètement ignorées par les rédacteurs de l'ONAT. Un étranger qui veut venir à Blida ou à Alger par exemple, en consultant tout d'abord le site de l'ONAT, va devenir certainement francophile ou davantage francophile, puisque, cette fois-ci, ce sont les Algériens, et à travers un office étatique (ce qui est plus grave), qui rend un «vibrant» hommage à la présence française en Algérie !